Page:Grammont - Petit traité de versification française, 1908.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

particulièrement ressortir les mots contenus dans la mesure qui suit la coupe de l’hémistiche, ne sont pas spéciaux à Racine. On les trouve également chez les autres poètes de son temps :

Et près de vous ce sont | des sots | que tous les hommes.

(Molière, Tartuffe)

Vous ? Mon Dieu ! mêlez-vous | de boi|re, je vous prie.

(Boileau, Satire III)

Et tous font éclater un si puissant courroux,
Qu’ils semblent tous venger | un pè|re comme vous.

(Corneille, Cinna)

Naturellement ils abondent chez V. Hugo :

Virent que le Satan | de pie|rre souriait.

(Ratbert)

Mais faites donc valoir le vice radical
De l’affaire. — Ils n’ont pas | le droit. | — Plaidez la cause.

(Cromwell)

Paroles de Jenkins à Richard Cromwell qui veut empêcher le meurtre de son père. Tout le caractère de Jenkins, « le magistrat intègre », est dans ce mot « le droit ».

Le relief considérable de ces mots qui commencent le second hémistiche est dû particulièrement à ce que la coupe qui les sépare du mot précédent avec lequel ils sont unis grammaticalement oblige à les prononcer avec un changement d’intonation qui attire l’attention sur eux.

Une catégorie spéciale de tétramètres à césure faible. — Parmi ces tétramètres à césure faible, c’est surtout ceux dans lesquels le premier hémistiche se termine par un mot insignifiant, que l’on pourrait être tenté de lire en trimètres. Dans cette catégorie il y a