Page:Gramont - Olim, 1882.djvu/14

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Assez des semences amères
Que fécondent les aquilons
Ont jeté leurs fleurs éphémères
Sur la glèbe aux mornes sillons.

Épaves des bois et des landes,
Les bruyères et les roseaux,
Les lierres, voraces guirlandes,
Les houx qu’assiègent les oiseaux,

Les herbes vagues et les mousses,
Les lichens tissant leur tapis,
Ont à peine parmi leurs pousses
Souffert quelques maigres épis ;

Mais liserons et marjolaines
Y vinrent, aux jours du printemps,
Épandre leurs douces haleines
Et sourire quelques instants.

Bientôt la mauve, l’asphodèle,
Fleurs de deuil et de souvenir,
Parurent, essaim plus fidèle
Pour qui songe à le retenir.