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Page:Gramont - Sextines, 1872.djvu/11

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« Entre tous le premier Arnauld Daniel, grand maître d’amour, qui a sa patrie fait toujours honneur avec son parler neuf autant que beau. »

Pétrarque , a qui la langue provençale était aussi familière que la langue italienne, a plus d’une fois imite dans ses poésies celui qu’il glorifiait ainsi, il s’en faisait honneur loin de s’en cacher. On trouve une de ses canzones (la septième dans l’édition de Modene) dont la première stance est terminée par ce vers qui commence une canzone d’Arnauld Daniel :

Drez et raison es qu’ieu ciant e m’demori.

« Droit et raison est que je chante et me ré- jouisse. »

Les autres stances sont terminées chacune par le premier vers d’une canzone de Guido Cavalcanti, de Dante, de Cino de Pistoie et de Pétrarque lui-même. On ne peut douter que ceux-là a qui Pétrarque rendait un semblable témoignage ne fussent, parmi les poètes nouveaux, sinon les seuls dont il fît cas, du moins ceux dont il faisait le plus de cas.

Les renseignements que nous avons pu recueillir sur la vie d’Arnauld Daniel ne sont pas considérables et ne concordent pas toujours entre eux. Ainsi, selon les uns, c’était un gentilhomme