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heureuse se dit qu’elle allait au salon, faire une entrée naturelle, candide même.

Cependant, madame de Presfez abandonnée en la salle à manger se morfondait :

— Que fait donc cette fille ? grommelait-elle, injuriant en termes de bonne compagnie, Victorine innocente.

Lassée, elle sortit, et la démarche timide s’en fut le long du couloir. Sous ses pas, elle rencontra un tas de choses floconneuses. Une moue gentille plissa ses traits :

— Cette Victorine est bête comme une oie grasse !

Néanmoins, trouvant sous ses menottes une chemise légère, un pantalon parfumé, un jupon froufroutant, elle se vêtit sans arrière-pensée.

Dans le grand salon, ces messieurs étaient réunis, le professeur de philosophie ne dormait plus, la chanoinesse ne chantait plus :

— J’ai du bon tabac !

Elle prisait.

L’atmosphère était paisible, le silence reposant et les liqueurs variées.

Soudain la porte s’ouvrit et madame de Lamottemoussue parut. Derrière elle surgit radieuse et souriante mistress Bessie ; enfin calme et souveraine la comtesse de Presfez se présenta.

Le plus vif étonnement se peignit sur les visages reposés des hôtes.