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ARISTOLOCHIACÉES - ARISTOPHANE
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un périanthe simple, gamopétale, de forme régulière ou irrégulière, un androcée composé de dix à douze étamines épigynes, et un ovaire infère partagé en plusieurs loges contenant chacune un nombre indéfini d’ovules anatropes. Le fruit est capsulaire avec des graines pourvues d’un albumen charnu, à la base duquel est situé l’embryon. Cette famille, établie d’abord par Adanson (Fam. des Pl., II, 71) sous le nom d’Aristolochiées, est voisine des Cucurbitacées. Elle renferme seulement quatre ou cinq genres, dont les principaux sont Aristolochia Tourn., Asarum Tourn. et Bragantia Lour. (V. Aristoloche, Asaret et Bragantie.

Ed. Lef.

ARISTOLOCHINE. La racine de l’Aristolochia serpentaria, ainsi que celle de l’A. clematis, renferme une essence qui passe à la distillation avec l’eau, un acide également volatil et une substance particulière, l’aristolochine (Chevallier), ou clématidine (Walz). C’est une substance amère, jaune, soluble dans l’alcool et dans 200 gr. d’eau froide, insoluble dans l’éther. Ses solutés sont précipités par plusieurs sels métalliques, notamment par l’acétate de plomb.

Ed. B.

ARISTOMAQUE, tyran d’Argos, qui exerça le gouvernement dans cette ville au temps du roi Antigone Gonatas ; il fut assassiné par des esclaves et eut pour successeur le second Aristippe. Il était dévoué à la cause macédonienne et hostile à la ligue achéenne.

J-A. H.

ARISTOMÈNE, Il faut le ranger parmi les poètes de la Comédie Ancienne. Il florissait, d’après Suidas, au temps de la guerre du Péloponèse, vers la 87e Olympiade. Nous n’avons de lui que quelques fragments.

P. G.

ARISTOMÈNE, chef des Messéniens, l’âme de la seconde guerre de Messénie, le plus déterminé des adversaires contre lesquels Sparte ait eu à lutter. Il était de la race royale des Æpytides et habitait Andania, ville ancienne, située dans la montagne, renommée par le courage et l’esprit d’indépendance de ses enfants. La légende racontait de lui qu’il était le fils d’un dieu ou d’un démon, mystérieusement uni à sa mère Nicotélie. La Messénie ayant été vaincue et durement humiliée par Sparte, Aristomène prépara la revanche ; il partit en guerre vers 685 av. J : C. et se distingua par une série d’actes de bravoure qui tiennent du merveilleux. Les Messéniens ayant voulu le choisir pour leur roi, il se contenta de rester leur général. Ses fils Gorgos et Manticlos, après lui avoir prêté assistance, conduisirent les survivants des luttes malheureuses à Rhégium en Italie. Lui-même persista à combattre contre Lacédémone ; il lui chercha des ennemis à Rhodes, où Damaget, maître d’Ialysos, épousa sa fille ; il rêvait même d’amener les rois de Sardes et d’Ecbatane à prendre en main contre Sparte la cause des Messéniens. Le tombeau d’Aristomène était à Ialysos ; il y était honoré comme un héros national par ses compatriotes jusqu’au déclin de l’hellénisme.

J.-A. H.

ARISTON, roi de Sparte, de la famille des Proclides, fils d’Agesiclès, a régné vers 550 av. J.-C. Deux fois marié sans avoir d’enfant, il usa de ruse pour détourner de ses devoirs la femme d’un ami. Elle mit au monde un fils, qu’Ariston ne crut pas devoir considérer comme le sien ; mais ce fils n’en devint pas moins roi sous le nom de Démarate.

J.-A. H.

ARISTON de Chio, surnommé tantôt le Chauve, tantôt la Sirène à cause du charme de sa parole, philosophe stoïcien, qui, après avoir été disciple de Zénon, continua avec Chrysippe la série des maîtres dans l’école vers 260 av. J.-C. Il paraît toutefois s’être écarté de la pure doctrine de Zénon sur divers points. Il négligeait la dialectique et la physique pour s’attacher de préférence à la morale ; en ce qui concerne la question de l’existence de la divinité, il évitait de se prononcer d’une manière formelle ; enfin, il refusait d’admettre comme états heureux de l’âme, les degrés intermédiaires entre le vice et la vertu,


mettant le souverain bien dans la vertu seule. Cicéron le cite souvent dans le traité des Devoirs et dans le De finibus. Sa personne et sa doctrine ont été parfois confondues avec celles d’un homonyme de Céos, qui appartenait à l’école péripatéticienne.

J.-A. H.

Bibl. : Saal, De Aristone Chio et de Herillo Carthaginiensi stoicis commentatio ; Cologne, 1852. Déjà G.Buchne, Leipzig, 1725, J.-B. Carpsow, ibid., 1742, et J.-F. Hilleb, Viteb. 1761, avaient traité d’Ariston. — Krische, Forschungen, I, 404-415, traite de sa doctrine sur la divinité.|80}}

ARISTON. Nom porté par trois philosophes péripatéticiens :

1o Ariston de Céos, ou de Ioulis, vivait au iiie siècle av. J.-C. ; disciple et successeur de Lycon, peu apprécié de Cicéron, auteur d’une histoire des diverses écoles philosophiques, d’un traité de la sagesse, d’écrits contre les rhéteurs et les dialecticiens, de mélanges, etc. ;

2o Ariston de Cos, disciple et successeur du précédent, souvent confondu avec lui (Strab., XIV, 2, 49) ;

3o Ariston d’Alexandrie vivait vers l’an 50 av. J.-C.

ARISTON (Titius), jurisconsulte romain de l’école des Sabiniens, qui a vécu sous le règne de Trajan. Il est surtout connu par son amitié avec Pline le Jeune qui en parle à plusieurs reprises dans sa correspondance en faisant le plus grand éloge de sa science et de ses vertus privées. On peut voir en particulier la Lettre 1, 22, où Pline décrit la tranquillité d’âme de son ami, qui, atteint d’une grave maladie, pèse stoïquement la vie et la mort. Dans une autre Lettre (VIII, 14), Pline fait appel à ses connaissances juridiques pour décider une question litigieuse qui avait été soumise au jugement du Sénat. On ne connaît pas les titres des ouvrages d’Ariston ; les auteurs postérieurs ont fait à ses écrits quelques allusions, d’ailleurs sans importance.

G. L.-G.

Bibl. : V. Teuffel, Histoire de la littérature romaine, trad. franç., § 342. 4, et les références qui y sont indiquées.

ARISTON de Pelle, apologiste chrétien, vivait vers 140 ap. J.-C.

ARISTONICUS, fils d’Eumène II, roi de Pergame, et d’une concubine. Après la mort d’Attale III, qui avait légué son royaume aux Romains, il se posa en prétendant. Appuyé par une armée de mercenaires thraces, d’esclaves et de prolétaires, il remporta d’abord des victoires sur l’armée romaine et battit notamment le consul Licinius Crassus Mucianus à Leucœ, non loin de Smyrne (430 av. J.-C.). Vaincu lui-même peu après par le consul Perperna et fait prisonnier, il fut traîné en triomphe dans les rues de Rome et tomba sous la hache du bourreau.

J.-A. H.

ARISTONICUS, grammairien d’Alexandrie, contemporain de Strabon. Nous sommes fort mal renseignés sur ce qu’il a fait.

ARISTOPHANE, poète comique d’Athènes, poète comique d’Athènes, le plus illustre représentant du genre connu sous le nom de Comédie Ancienne. Sa vie est pour nous fort obscure. On s’accorde en général à placer sa naissance entre la 82e et la 84e Olympiade, c.-à-d. entre les années 452 et 444 av. J : C. Quelle était sa patrie ? On l’ignore. Parmi ses biographes, les uns prétendent qu’il était Egyptien, les autres, qu’il était né dans l’île de Rhodes, à Lindos ou à Camiros ; d’autres rapportent qu’il était originaire d’Egine ; d’autres enfin font de lui un Athénien du bourg de Cydathénaeon, dème de la tribu Pandionide. Selon toute vraisemblance, il était de race étrangère. Son père s’appelait Philippe : sans doute, étranger, il était venu de bonne heure s’établir à Athènes et y avait obtenu le droit de cité. Nous ne savons rien de la jeunesse d’Aristophane, de son éducation, de ses études. Ce qui est certain, c’est qu’à peine sorti de l’adolescence, il se mit à composer des comédies, mais ce fut d’abord sous des noms empruntés qu’il les fit représenter. Les jeunes poètes avaient peu de chance d’obtenir de l’archonte la direction d’un chœur. L’archonte accordait de préférence cette faveur aux poètes déjà connus et appréciés du public, à ceux sur le talent desquels on pouvait compter pour


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