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JANET — JANICKI

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morale et politique (1858, 2 vol. in-8), couronnée par l’Académie des sciences morales et par l’Académie française (2 e éd. sous ce titre : Histoire de la science politique dans ses rapports avec la morale, 1872 ; 3 e éd., 1887) ; puis la Philosophie du Bonheur (1863, in-8, couronnée par l’Académie française ; o e éd., 1891, in-18, trad. en hollandais et en suédois), et le Matérialisme contemporain (1863, in-18 ; 5 e éd. 1888, trad. en allemand, en anglais, en hollandais et en polonais). En 1863, il devint professeur à la faculté des lettres de Paris, et en 1 864 membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Membre élu des facultés de lettres au conseil supérieur de l’instruction publique depuis 1880, il a été nommé en 1890 président du jury de l’agrégation de philosophie. Durant cette longue et très utile carrière, M. Paul Janet aenseigné sans interruption à la Sorbonne et publiéun grand nombre d’ouvrages : la Crise philosophique (1863, in-18) ; le Cerveau et la Pensée (1867, in-18) ; Eléments de morale (1869, in-18) ; la Morale. (1874, in-8, quatre éd., trad. en anglais) ; Philosophie de la Révolution française (1874, in-18, 4 e éd., 1892) ; les Causes finales (1874, in-8, 2 e éd., 1883, deux éd. en anglais) ; Saint-Simon et les saint-simoniens (1872, in-18) ; Spinoza, de Dieu, de l’homme et de la béatitude, trad. française avec introduction ; Cours de morale à l’usage des écoles normales (1880, 2 vol. in-18) ; Traité de philosophie (1880, in-8, trad. en espagnol) ; les Maîtres de la pensée moderne (1883, in-18) ; Victor Cousin etson œ«yrc(1885, in-8) ; Histoire de ta philosophie, les Ecoles et les problèmes, en collaboration avec M. G. Séailles (1887, in-8), trad. en espagnol ; les Lettres de M me de Grignan (1888, in-18) ; les Passions et les caractères dans La littérature du xvn e siècle (1888, in-18) ; Histoire de la Révolution française (1889, in-18) ; Lectures variées de littérature et de morale (1890, in-18) ; Fénelon {W2, in-18). A quoi il faut ajouter une multitude d’articles de revues et de travaux académiques, rapports, notes, communications, publiés dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences morales et politiques. Tous ces écrits offrent les mêmes caractères de solidité quant au fond, d’ampleur et de clarté dans la forme. La doctrine est un spiritualisme très libre et très large, savant sans appareil d’érudition, pénétrant sans vaines subtilités, bien informé de toutes les nouveautés, soucieux de rester toujours d’accord avec la science. S’il faut laisser à M. Janet le titre de philosophe éclectique et de disciple de V. Cousin, qu’il a toujours revendiqué avec une modestie non dépourvue de fierté, surtout quand l’opinion abandonna cette école et l’accabla de dédains, au moins faut-il reconnaître que ce disciple est devenu un des maîtres les plus indépendants et les plus respectés de notre temps, que l’éclectisme n’a pas produit de meilleur dialecticien, d’esprit plus vigoureux, plus droit et plus souple à la fois, plus ouvert aux idées nouvelles, plus tolérant pour toutes les hardiesses philosophiques. En cela il a été, bien qu’avec moins d’éclat, plus philosophe peut-être que le fondateur de son école. Il honore, de plus, la philosophie par la simplicité et l’élévation de son caractère. II. M. JANET (Pierre-Marie-Félix), neveu du précédent, né à Paris le 30 mai 1859. Il entra à l’Ecole normale en 1879, en sortit agrégé de philosophie en 1882, enseigna d’abord à Châteauroux, puis au lycée du Havre, de 1883 à 1889. Docteur es lettres en 1889, il est depuis cette époque professeur de philosophie au collège Rollin, et a pris en 1893 le doctorat en médecine. Dès son arrivée au Havre il porta son attention sur les phénomènes du somnambulisme et de la suggestion mentale, à l’étude desquels l’initia le docteur Gibert et qui firent de sa part l’objet d’articles dans la Revue philosophique et dans la Revue scientifique (1886-1888). A la même époque il donna une Etude sur Malebranche et la théorie des esprits animaux au xvn R siècle (Paris, 1886, in-12). Sa thèse latine, Raco Verulamius alchemicis philosopha quid debuerit (Paris, 1889, in-8) a de l’intérêt ; mais sa thèse française l’Automatisme psychologique (1889, in-8) le tira de pair ; elle olfre à la fois un résumé magistral des faits essentiels de la psychologie morbide et une méthode pour renouveler la psychologie normale par l’étude des phénomènes pathologiquement dissociés. Depuis, M. Pierre Janet a fait de plus en plus de la psychologie morbide son domaine en de nombreux articles publiés dans la Revue philosophique, les Archives de Neurologie, la Revue générale des sciences. L’objet central de ces travaux semble avoir été l’hystérie, dont il a donné une importante monographie en trois parties, comme couronnement de ses études médicales : Définitions récentes de l’hystérie (1893, in-12) ; Etat mental des hystériques, les stigmates mentaux (1893, in-12) ; Etat mental des hystériques, les accidents mentaux (1893, in-12), thèse. JANET-Lange (Antoine-Louis Janet, dit), peintre français, né à Paris le 26 nov. 1815, mort a Paris le 25 nov. 1 872. Elève de Collin, puis d’Ingres, et enfin d’Horace Vernet, il a principalement cultivé le genre et, à partir de 1849,1a peinture d’histoire et de batailles. Il a été dessinateur très fécond et lithographe habile. Il a collaboré, avec Horace Vernet. à l’Histoire de Napoléon par Laurent de l’Ardèche, et il a travaillé pour le journal l’Illustration, pour nombre de publications populaires à gravures. Parmi ses toiles, il faut citer le Christ aux Oliviers (1839), au musée de Castelnaudary ; Néron disputant le prix de la course aux chars (1837) ; Charge du !2 ? hussards à l’attaque de la ferme de •Casanova, à Solférino (1858) ; Allant à l’ambulance (1866), et Episode du siège de /^Ma (1868). Le maréchal Soult le chargea de dessiner des uniformes militaires, série restée au ministère de la guerre. Il a lithographie plusieurs de ses tableaux.

JANEZIC (Antonin), écrivain slovène, né à Klagenfurt en 1828. Il est devenu professeur dans cette ville. Il a rédigé divers recueils : l’Abeille slovène, le Messager de la littéral u re slovène, le Journal de littérature et d’art, une Grammaire, des dictionnaires, une Anthologie de lu poésie slovène (1801), etc. L. L.

JANICKI ou JANICIUS (Clément), poète polonais latin, né dans la Grande-Pologne en 151 6, mort à Cracovie en 1543. Il fit ses études à Poznan (Posen). Dès l’agi’ de seize ans, il composait des vers latins. Il fut remarqué par André Krzycki (V. ce nom), archevêque de Gniezno. et ensuite par Pierre Kmita. Grâce à leur protection, il put, malgré sa pauvreté, achever ses études, voyager en Italie et s’inscrire à l’université de Padoue. Le cardinal Bembo le tenait en grande estime ; le pape Pie III le nomma poète lauréat. Bien qu’il ait peu vécu, Janicius est l’un des meilleurs poètes latins de la Renaissance. Ses oeuvres ont été plusieurs fois réimprimées. Les principales sont : Tristia, Elegiu, Epigrammata (s. L n. d.) ; Epithalamus Ser. Régi Sigism. Auguste (Cracovie, 1543) ; Poemata (Leipzig, 1555) ; Vitœ regum Poloniœ elegico carminé (Anvers, 1563) ; Vitœ archiepiscoporum gnesnensium (Cracovie, 1874) ; Quarelœ Reipublicœ Regni Poloniœ anno 1558 (s. L). Ses u’iivres ont été réunies en un volume (Poemata) par Boehme (Leipzig, 1755). Elles ont été à diverses reprises traduites en polonais, notamment par Syrokomla. L. L.

Biul. : Maslawski, De Vite et poesi démentis Janicii ; Poznan, 1S57. — R. Lavo.li.ke, De Poetis latino-polo nis.

— Cwiklinski, Clemens Janicki (en polonais) ; Cracovie, 1S93.

FIN DU TOME VINGTIEME

IMPRIMERIE E. ARRAULT ET €’".