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SALICINE — SALICYLAMIDE

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pépature plus élevée. L’eau bouillante la dissout eu grande quantité, mais, à froid, 100 parties d’eau ne dissolvent que 5 parties du glucoside.Sa saveur est fort amère. Les solutions possèdent le pouvoir rotatoire à gauche (a) r = 55°8. Propriétés chimiques. La plus importante de ses réactions est le dédoublement que lui font éprouver les acides minéraux étendus et bouillants ; il se forme, en effet, du glucose ordinaire et de la saligénine :

( M2 H1 o io p 4 H 8 4 ) + H*0* = C l2 H 12 14 4- C 14 H 8 4 . Salicine Glucose Saligénine

En réalité les acides minéraux agissent sur la saligénine et la transforment en grande partie en salir étine (V. ce mot). On obtient de meilleurs résultats en faisant agir des diastases convenables. L’émulsine produit exactement le dédoublement précédent ; il en est de même de la diastase contenue dans la saline, la ptijaline.

La salicine, qui possède une fonction alcoolique, s’unit aux alcalis et aux bases à la façon des alcools. Elle forme en particulier un composé plombique quand on précipite sa solution par l’acétate de plomb ammoniacal. Les acides organiques engendrent des éthers quand on les chauffe à 100" avec la salicine. On peut remplacer dans cette réaction les acides par leurs chlorures.

Les halogènes produisent des dérivés de substitution qui se dédoublent comme la salicine elle-même. Les agents oxydants produisent des actions variables avec chacun d’eux. L’acide nitrique dilué à froid change la salicine en hélicine, C î6 H 16 14 : C M H 18 0" + 2 = C* 6 H 16 0" -f- H 2 2 . Salicine Hélicine

Réciproquement, l’hydrogène naissant ramène l’hélicine à l’état de salicine. Il est à remarquer que l’hélicine possède la propriété dese dédoubler comme la salicine, mais qu’elle engendre l’aldéhyde salicylique au lieu de l’alcool salicylique, la saligénine.

Le mélange de bichromate de potasse et d’acide sulfurique détruit la molécule de glucose et donne de l’aldéhyde salicylique à côté des acides formique et carbonique. Enfin l’acide nitrique concentré donne naissance à l’acide nitrosalicylique, C 14 H 5 (Az0 4 )0 6 . On peut caractériser la salicine par une réaction très sensible : l’acide sulfurique concentré la colore en rouge sang, mais cette coloration disparait par addition d’eau. C. M.

Biml. : Leroux, Annales de chim. et de phys., t. XLIII, p. 110. — PtRiA, môme recueil, t. LX1X, p. 281 et 3 e série, t. XIV, p. 257.

SALICINÉES (SalicineœL.). (Bot.). Les Salicinées sont des arbres ou des arbrisseaux à rameaux cylindriques ou anguleux. Les feuilles, alternes, simples, ordinairement pétiolées, ont un limbe penninerve entier ou rarement lobé ; elles possèdent des stipules libres qui peuvent être écailleuses et caduques ou bien foliacées et persistantes. Les fleurs, unisexuées dioïques, sont réunies en chatons cylindriques ou oblongs pourvus ou non d’un pédicelle ; chaque fleur naît à l’aisselle d’une bractée membraneuse entière ou lobée. Les fleurs mâles et les fleurs femelles ne possèdent pas de périanthe ; les unes et les autres contiennent des nectaires qui, chez les Salix, sont réduits à 1-2 glandes, et, chez les Populus forment un disque cupuliforme entourant les organes sexuels. La fleur mâle comprend deux ou un plus grand nombre d’étamines à filets libres ou cohérents et à anthères extrorses munies de 4 sacs polliniques à déhiscence longitudinale. La fleur femelle est constituée par 2 carpelles concrescents en un ovaire 1 — lo— culaire à 2 placentas pariétaux ; chaque placenta porte de nombreux ovules anatropes ascendants ; les styles, au nombre de 2, sont courts et fréquemment réunis ; les stigmates possèdent 2-3 lobes. Le fruit est une capsule qui s’ouvre du sommet à la base en deux valves qui s’enroulent en dehors. Les graines, nombreuses et très petites, portent de longs poils soyeux qui naissent du funicule et les enveloppent en entier ; elles contiennent un embryon droit avec albumen nul. La famille des Salicinées comprend les deux genres Saule (Salix) et Peuplier (Populus), avec 200 espèces.

Usages (V. Saule et Peuplier).

Distribution géographique. Les Salicinées vivent surtout dans les régions tempérées et froides de l’hémisphère boréal ; peu d’entre elles se rencontrent dans les régions tropicales et sub-tropicales. Dans l’hémisphère boréal on peut distinguer quatre centres de végétation : 1° région de la mer de Behring ; 2° Europe centrale ; 3° Himalaya ; 4° versant américain du Pacifique. Certaines espèces sont communes aux régions arctiques et aux régions alpines des montagnes ; d’autres ne se trouvent qu’en Europe et en Sibérie ; quelques-unes sont exclusivement américaines. Dans l’hémisphère austral, les Salicinées s’observent au Cap, à Madagascar et dans l’Amérique du Sud. W. RUSSELL.

Bibl. : VanTiEGHEM, Traité de botanique, pp. 1550-1551.

— Le Maout et Decaisne, Traité de botanique, pp. 533-534.

— Engler et Pranti., Pflanzenfamilien, ut fasc. I, pp. 29-37.

SALICIS (Gustave-Adolphe), marin et pédagogue français, né à l’Ile d’Aix (Charente-Inférieure) le 17 juin 1818, mort à Paris le 1 er nov. 1889. Sorti de l’Ecole polytechnique en 1840 comme aspirant de marine, lieutenant de vaisseau en 1848, il fut nommé en 1855 professeur d’architecture navale à l’Ecole du Borda, puis, en 1857, répétiteur d’astronomie et de géodésie à l’Ecole polytechnique. Il était, lors de la déclaration de guerre avec l’Allemagne, depuis sept ans capitaine de frégate et commanda en second, pendant le siège de Paris, le IX e secteur. Il se consacra par la suite à peu près exclusivement à l’organisation de l’enseignement manuel dans les écoles et fonda, au lendemain de la paix, la Société de l’orphelinat delà Seine, puis, en 1884, l’Ecole normale spéciale du travail manuel, qui n’eut qu’une durée éphémère. Il était en dernier lieu inspecteur général de l’instruction publique hors cadre. Il a publié : Appareil de pointage pour les grandes portées (Paris. 1872) ; Enseignement primaire et appreu lissage (Paris, 1875). On lui doit aussi, dans un genre tout différent : Contes de bétes (Paris, 1880). L. S.

SALICOQUES. On désigne parfois sous ce nom l’ensemble des espèces de Crustacés-Décapodes-Macroures qui forment la famille des Caridides, famille qui a pour types principaux le Palémon, VAlphée, le Crangon (V. ces mots). On désigne plus spécialement sous le nom de Salicoques les Palémons.

SALICORNARIA (V. Bryozoaires [Paléont.]). SALICORNE (Salicornial.) (Bot.). Genre de Chénopodiacées ou Salsolacées, composé d’herbes ou de sous-arbrisseaux à rameaux opposés, articulés, privés de feuilles, à fleurs peu apparentes, hermaphrodites ou polygames. Calice utriculeux ; I -2 étamines à filets brefs, épais ; ovaire supère avec style bifide ; fruit comprimé monosperme ; embryon central ou périphérique, semi-annulaire. Les Salicornes habitent les rivages maritimes et les terrains salés et renferment une quantité considérable de sels alcalins qu’on obtient en incinérant la plante et qu’on transforme en carbonate de soude par le charbon et la chaux. Les S. herbacea L. et S. fruticosa L. croissent abondamment sur les bords de l’Atlantique et de la Méditerranée ; les jeunes pousses en sont mangées, surtout en Hollande, en guise de pourpier ; la décoction passe pour apéritive, diurétique et emménagogue ; les cendres ont été employées contre le prurigo, les dartres et la gale. UUCrLAIIOE. K„„„. j Jj^»»- ^gg ;

La salicylamide est l’amide de l’acide salicylique ( . ce mot) ; elle possède par conséquent la fonction phénol, C 4 H : ’AzO’ 2 (H i 2 ). Elle prend naissance dans l’action de l’ammoniaque sur l’éther méthylsalicylique (Cahours). C’ast