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SARTHE

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débits qui en font l’égal de la Sarthe en temps ordinaire, son supérieur en étiage, son inférieur en hautes eaux. Il est classé comme navigable depuis Port-Gauthier (en amont de Chàteau-du-Loir), et il l’est en effet pour les modestes embarcations, par l’etfet de trente-quatre barrages. Son seul affluent notable en Sarthe, c’est la Braye, tributaire de droite, que se divisent deux territoires, Loiret-Cher et Sarthe, à l’avantage de celle-ci, qui réclame 40 kil. sur 70, et 47.000 hect. sur 83.270. C’est une eau limpide, qui descend du Perche, coule au S. un peut)., arrose Vibraye (probablement Ville-sur-Braye, Ville-Brav), boit l’Anille (27 kil., 12.872 hect.), venue de Saint-Calais, le Tusson (34 kil., 9.582 hect.) et se mêle au Loir à raison de 1 m. c. par seconde (3 d’après un autre document), que letiage ramène à 500 lit., que ies crues distendent à 60 m. c. Des autres affluents, aucun de grand, à peine peut-on citer, sur la rive droite, la Veuve et l’Aune : la Veuve, qui est le ruisseau du Grand-Lucé, se déploie pendant 27 lui. et draine 25.886 hect. ; l’Aune, qui est le ru de Pontvallin, a 31 kil. de long, un bassin de 22.797 hect., et n’en est pas moins un maigre ruisseau. Quant aux affluents de gauche, Dème, Long (dit aussi Gravot et Vendenne), Fare, Marconne, ces ruisseaux ne sont sarthois qu’au bout de leur course, et ils appartiennent surtout au dép. d’Indre-et-Loire.— On a remarqué qu’à l’encontre de presque tous les départements qui se partagent, soit entre plusieurs notables cours d’eau du même versant, soit entre deux, même trois grands versants comme Loire, Gironde et Rhône, ou Seine, Loire et Rhône, la Sarthe appartient tout entière au bassin d’une rivière de moyenne grandeur.

Comme travail industriel, les cours d’eau du département animent de 800 à 850 usines, dont plus de 700 moulins à farine.

Climat. — La Sarthe appartient, dans son ensemble, au climat essentiellement tempéré qu’on nomme climat parisien, d’après Paris, la plus grande ville de son « ressort » ou climat séquanien, d’après la Seine (Sequana). Dans le détail, chaque ville, chaque village, on pourrait presque dire chaque ferme, a son climat particulier (peu différent du climat général), suivant la nature des roches, l’exposition à tel ou tel vent, la situation en pleine campagne rase ou à l’abri d’une colline, et suivant l’altitude des lieux qui, on l’a dit, varie de 320 m., entre les 20 m. du passage de la Sarthe et du Loir en Maine-et-Loire et les 340 m. du ressaut culminant delà forêt de Perseigne. Les endroits les plus froids dans la moyenne de l’année sont naturellement ceux qui combinent les effets de l’élévation du sol avec ceux de la situation en pays de roches imperméables : tels et surtout Sillé-le-Guillaume,à 261 m. au-dessus des mers, et tout le N.-O. du territoire, de ce Sillé-le-Guillaume à cette forêt de Perseigne. En prenant la capitale, Le Mans, sise à peu près au centre du département (à 50-80 m. d’alt.), comme représentant le climat plus ou moins moyen de la Sarthe, nous voyons que sa température annuelle ne dépasse guère la moyenne de Paris ; le plus doux climat de toute la circonscription, c’est sur le bas de la Sarthe, et encore plus dans le val du Loir, le plus méridional du département, dans des roches aisément réchauffées par le soleil. Comme pluie, cette Sarthe inférieure, ce Loir coulent dans une de nos régions les moins visitées par l’eau du ciel : il n’y tombe même pas 600 millim. de pluie par an ; mais au Mans, la précipitation annuelle est supérieure à 700 ; à mesure qu’on s’élève dans le Perche, elle dépasse 800, et même 900 dans le Perche de l’Orne. Au total, climat doux et pluie suffisante, comme il convient à une région de coteaux « modérés » peu distants de la mer, et à peine plus éloignés de l’équateur que du pôle.

Flore et faune naturelles (V. France, § Flore ; France et Europe, § l’aune).

Histoire depuis 1789. — Constitué, en 1790, du Maine oriental (le Maine occidental ayant formé la Mayenne), de 29 communes de l’Anjou, de 3 du Perche, donc presque tout entier créé aux dépens du Maine, le dép. de la Sarthe a vu de très mauvais jours pendant la guerre de Vendée : de blancs à bleus on s’y battit avec acharnement, à La Flèche, surtout au Mans, pris par La Roche-Jacquelein, repris par les républicains après une bataille sanglante suivie de la déroute et de la fuite des royalistes (1793). Six ans après, les Chouans, commandés par Bourmont, s’en emparèrent par surprise, pour en être expulsés trois jours après. En 1870 et 1871, la vallée inférieure de l’Huisne fut le théâtre d’une grande bataille dite du Mans, ou le général Chanzy fut vaincu par les Allemands du prince Frédéric-Charies, le 11 et le 12 janv. 1871, après des combats terribles, des exploits inutiles à Connerré, à Montfort, à Pont-de-Gennes, Champagne, Saint-Mars-la-Brière, au plateau d’Auvours, et dans toute la banlieue S. du Mans (V. Franco-Allemande [Guerre], t. XVIII, p. 26 et 27).

Par un hasard qui n’infirme en rien l’intelligence et les facultés des Sarthois, le département a fourni peu de personnages notables à la France dans le cours du xix e siècle : le physicien Claude Chappe, inventeur du télégraphe aérien (1740-1805) est né à Biûlon ; le général de Négrier, tué en juin 1848 à Paris, était né au Mans ; Dom Guéranger (1806-75), célèbre écrivain catholique, était également natif du Mans ; le critique d’art Thoré (1807-69) était originaire de La Flèche, ainsi que M mo Pape-Carpantier (1815-78), excellent auteur pédagogique. 0. Reclus. Divisions administratives actuelles. — Arrondissements. — Le dép. de la Sarthe comprend 4 arrondissements : Le Mans, La Flèche, Mamers, Saint-Calais ; ils sont subdivisés en 33 cantons et 386 communes. On en trouvera plus loin le détail.

Justice. Police. — Le département ressortit à la cour d’appel d’Angers. Le Mans est le siège des assises. II y a 4 tribunaux de première instance (1 par arr.) ; 2 tribunaux de commerce à Mamers et au Mans ; 1 justice de paix par canton . Le nombre d’agents chargés de constater les crimes et délits était, en 1894, de 244 gendarmes (49 brigades), 10 commissaires de police, 53 agents de police, 139 gardes-champêtres, 701 gardes particuliers assermentés, 32 gardes forestiers. Il y eut 3.655 plaintes, dénonciations et procès-verbaux.

Finances. — Le département possède 1 directeur et 1 inspecteur des contributions directes, 1 trésorier-payeur général au Mans, 3 receveurs particuliers à La Flèche, Mamers et Saint-Calais, 5 percepteurs de ville, dont 3 au Mans ; 1 directeur, 1 inspecteur, 4 sous-inspecteurs de l’enregistrement ; 4 conservateurs des hypothèques (1 par arr.). Le recouvrement des contributions indirectes est assuré par 1 directeur et 2 inspecteurs au Mans, 1 sousdirecteur à Mamers, 2 receveurs principaux entreposeurs au Mans et à Mamers, 2 receveurs entreposeurs à Saint-Calais et à La Flèche.

Instruction puhlique. — Le dép. de la Sarthe relève de l’Académie de Caen. L’inspecteur d’Académie réside au Mans. Il y a 4 inspecteurs primaires (1 par arr.). L’enseignement secondaire se donne aux garçons dans 1 lycée, au Mans, et dans 2 collèges communaux, à Sablé et à Silléle-Guillaume. Il y a des cours secondaires de jeunes filles au Mans. Il existe 14 institutions libres congréganistcv Il y a des écoles primaires supérieures de garçons à La Flèche, Chàteau-du-Loir, Loué, Mamers et Saint-Calais et des écoles primaires supérieures de filles à Chàteau-du-Loir et Mamers. Il y a des cours complémentaires de garçons et de filles. Le Mans possède des écoles normales primaires d’instituteurs et d’institutrices. L’enseignement professionnel est représenté par le prytanée militaire de La Flèche, 1 école nationale de musique au Mans et 1 chaire d’agriculture au Mans.

Cultes. — Le département forme pour le culte catholique le diocèse du Mans, suffragant de l’archevêché de Tours. II compte (au 1 er nov. 1894). 2 vicaires généraux,