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SEINE-ET-OISE

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tension, la forêt de Rambouillet à la forêt de Fontainebleau par delà la Juine et l’Essonne, au N. de Beauce et Câlinais : contrée pittoresque en mille et mille endroits, du fait de l’érosion qui a dressé des coteaux, des buttes et mamelons, creusé de jolies vallées dans la masse du plateau préexistant, dans <.< le plateau tertiaire de Haute-Beauce ». Un y admire de puissantes chaiues de sables de Fontainebleau ; « la végétation y est favorisée par l’abondance des nappes d’eau et les gracieux paysages se succèdent d’une vallée à l’autre » dans ce beau pays de Chevieuse, des Vaux-de-Cernay, de Limours, de Dourdan et autres lieux charmants, bien connus des Parisiens. Avec le llurepoix, que termine au N.-O. l’immense forêt de Rambouillet, jadis des Yvelines, avec le Hurepoix s’achève le grand tour du déparlement : Beauce, Câlinais, Brie, Parisis, Mautois, Hurepoix qui font cercle autour du noyau central du territoire, du massif de Versailles, si beau par ses forêts, ses châteaux, ses parcs, ses étangs, ses villas, ses échappées de vue sur Paris et la Seine aux prodigieuses courbures. 0. Reclus.

Géologie. — Généralités. — Le dép. de la Seine-et-Oise est situé au centre du bassin de Paris, grande cuvette secondaire et tertiaire dont les assises viennent toutes converger vers ce centre, de même que la plupart des rivières. Ce sont principalement les terrains tertiaires qui constituent son sous-sol. Cependant vers le N.-O., le long de la vallée de la Seine, entre Bonnièrés et Meulan, et dans la vallée de l’Oise entre Beaumont et l’Isiè-Adam, ainsi qu’aux environs d’Augervilliers, le crétacé se montre dans le fond des vallées. On le retrouve également aux environs de Meudon. D’une façon générale, l’éocènc affleuré au N. de la latitude de Versailles et l’oligocène au S. Les formations quaternaires forment d’assez vastes surfaces autour du dép. de la Seine, dans les vallées de l’Oise et de la Seine. Tectonique. — L’élude des ondulations du bassin dfe Paris permet d’expliquer l’allure des couches tcrtiaireset crétacées qui sont allouées par une série de plis de direction générale N. -N.-O. -S. -S-E. L’étude de ces plis est des plus importantes pour la recherche de certains niveaux exploitables et des niveaux aquifères dans lesquels on a établi de nombreux puits artésiens, dont le puits de Grenelle, à Paris, a été le prototype. Si l’on considère la série de ces plissements du N. au S. du département, on trouve successivement : 4° L’anticlinal du pays de Bray qui fait sentir son action dans toute la partie N. du département entre Beaumont-sur-Oise et Luzarches,ou il fait apparaître lescouches crétacées. Il est la continuation de l’accident remarquable du Bray. 2" Le synclinal de la Seine, caractérisé par un fond de bateau dans lequel sont enfouis les terrains tertiaires, passé à Chauny, comprend les buttes de l’Authie et vient déboucher dans la vallée de la Seine, à Meulan. il remonte ensuite la vallée de la Seine, coupe la boucle de la forêt de Saint-Germain à Acnéres, arrive à Herblay, et passe à La Frette, Saint-Denis et Chelles. 3° L’anticlinal de Beynes relève le crétacé aux environs de Vernon (grande faille de Vernon), et au S. de Mantes, franchit la Mauldre entre Beynes et Saint-Germain, la Grange (crétacé), pénètre en voûte dans le grand vallon de Versailles, se suit à Ville— paux, Versailles, Virollay et se continue par Bellevue, Meudon, Arcueil, Ivry et Chainpigny. 4° Au S. de cet anticlinal s’étend un syncliual moins important qui passe vers" Xéauphle et Longjumeau. 5° Vient ensuite l’anticlinal du Roumois, un des plus nets et des plus faciles a suivre, par les affleurements crétacés de floudan et de Thionville, et par les affleurements de la même formation qui se poursuivent au delà de la forêt de Rambouillet, dans les vallées de l’Auge et de la Remanie, entre Saint-Arnoult et Bruyères. Il passe ensuite à Boissy et à D’Huisson, à 3 kil. au S. de La Ferté -Alais. 6° Le synclinal dé la Risle dans lequel sont logés principalement les sables de Fontainebleau, fossilifères, suit une bande d Etrechy à Elampes et à Malesherbes. 7° C’est à peine si le dernier pli (axe d’Aunay) empiète sur l’extrémité S.-O. du département. Tous ces plis forment une série de rides que l’érosion a profondément sculptées et découpées en buttes, en plateaux , qui constituent un faciès particulier du paysage, dans le bassin de Paris.

Stratigraphie. — Je ne reviendrai pas sur les affleurements erétâcéb qui ne se rencontrent que dans les plis anticlinaux où l’effort du plissement les a ramenés au jour. C’est la partie supérieure seule de la formation qui constituera ces affleurements. Elle débute par une craie blanche, tendre, dite craie de Më’iidoii, renfermant de nombreux silex noirs et des fossiles bien conserves : Echinocorys ouata, Bel. mucronatii, Ostrea vesicularis, etc. En quelques points, cette craie qui est exploitée est recouverte par un calcaire oolithique qui la ravine. Ce sont les seules couches crétacées de Seine-et-Oise. Le tertiaire débute par une formation argileuse, dite formation de l’argile plastique, dont ’l'épaisseur est très variable, de 1 m. à 60 m. Vers Meudon, elle débute par un conglomérat ossifère à Gastorhis Pàrisiènsis, Crôcodilus, etK,., surmonté de couches ligniteuses, argileuses et sableuses avec Unio antiqua, Pkysa Heberli. etc., que recouvrent des sables. En beaucoup de points, l’argile est exploitée, elle renferme une faune très riche : Ostrea Bellavacina, Cyrena antiqua. Elle passe à des sables arkosiques au S. de Paris (Le Breuillel). Dans le . du département (l’Isle-Adam, Luzarcb.es, vallée de la Vionne), l’argile plastique est surmontée par une série de sables fins (sables nummulitiques), a A»/ ;/, plânututâ, turritéHà édita, ’.'//rend gravesi. Ces fossiles sont admirablement conservés. L’étage du calcaire grossier (lutétien) otfre un remarquable développement aux environs de Paris, surtout vers le N.-E. où il constitue le soubassement de nombreuses collines des environs de PontoiseetdelTsIe-Adam. Il comprend un ensemble d’assises calcaires, sableuses et glauconieuses à la base, tendres et pétries de coquilles dans la partie moyenne, et des calcaires très réguliers à la partie supérieure. Toutes ces assises sont activement exploitées pour la construction et renferment une faune très riche : y uni. lœidgata, Cardita plaiacosta à la base, Creilkium gigàntéum et Milioles à la partie moyenne, et C.erilhium lapidum, Çyctoèlomd mumia à la partie supérieure. On y a recueilb plusieurs espèces de Vertébrés (Lôphiodôn, de nombreux Squales). L’horizon supérieur a reçu le nom de caillasses. Ce sont des marnes parfois magnésièn’nùs, alternant avec des calcaires compacts et siliceux à C.erithium lapidum, Corbula anatina. C’est encore dans le N. du département que l’on trouve seulement la formation supérieure au calcaiie grossier, appelée sables de Beauchamp. Ils disparaissent rapidement au S. de la bëine et renferment plusieurs niveaux calcaires intercalés. On y trouve : Nwri. variolaria, Cytherea lœuiyata, Cerithiùm mûtdbile, Cyrena deperdita. etc. Ils sont exploités pour l’usage domestique et la construction. Dans les mêmes régions, ces sables sont recouverts par une série de marnes, de calcaires marneux et de calcaires durs en plaquettes (niveau du calcaire de Saint-Ouen) renfermant :

Limuea lonyiscata, Ùyclbsto’ma mumia. Les 

marnes sont exploitées pour l’agriculture. L’éocène se termine par l’étage du gypse qui comprend plusieurs niveaux gypseux sons forme de lentilles, intercalées au milieu de marnes variées. Les niveaux gypseux ne dépassent guère, au S., la latitude de Versailles. C’est vers le N. du département que leur développement est maximum. Chacun des niveaux est caractérisé par des formes spéciales. A la base, on recueille : Phol. ludensis. Cet : trieârinâtUnï, daus la partie moyenne, de nombreux ossements de Vertébrés [Pâlœothërium, Anâplotherium, Xiphodon). Vers Champigny, l’étage est constitué paT un travertin employé comme pierre à bâtir. Le gypse est activement exploité aux environs de Paris pour la fabrication du plâtre (Aigenteuil). Il a son maximum d’épaisseur entre Argenteuil, Montmartre et Livry.

Voligocène débute par l’horizon des marnes vertes.