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Page:Grande Encyclopédie XXVIII.djvu/1276

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presque entièrement remplacée, dans la minuscule et dans la cursive, par les deux autres formes de L’S décrites ciaprès. L’S cursive donna, au xni e siècle, une forme d’S finale (V. tabl. n° 4, fig. 4 et 5 de la cursive du xni c siècle), qui prit un grand développement au xv c siècle (fig. 3 de la cursive du xv 3 siècle) et est encore en usage dans l’écriture allemande actuelle. L’S de l’écriture dite court-hand en Angleterre dérive de cette forme d’S finale (fig. 3 des majuscules et fig. 5 de la cursive duxv c siècle). L’S longue gothique fut usitée simultanément avec la précédente. Elle ne se plaçait pas à la fin des mots. Au xiv e siècle, elle pritdesformes anguleuses. Au xv e siècle, elle remplaça presque entièrement la première forme de l’S minuscule. A cette époque, où les bénédictins l’appellent S pochée, elle se fait remarquer par l’épaisseur de ses pleins, surtout celui de la haste, qui est d’autant plus apparent que cette haste se termine toujours en délié très long et très ténu. L’S longue se retrouve dans l’écriture italique de la Renaissance, ainsi que la ligature ss, restée encore en usage dans l’écriture courante d’aujourd’hui.

La troisième forme d’S des écritures gothiques, que les 4. ÉCRITURES GOTHIQUES

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bénédictins appellent S en forme de 6 grec est une sorte d’S ronde, qui fait pendant à l’R ronde. Elle a pour origine certaines formes de l’S finale du xm e siècle (V. tabl. n° 4, fig. 5 de la cursive du xin e siècle). Dans les formes du xiv e siècle, on voit que l’S ronde se compose de trois traits principaux, comprenant chacun un plein et un délié. Dans quelques écritures cursives de l’Est de la France et de l’Allemagne, à la fin du xm e siècle, ces trois traits sont tracés chacun séparément et presque juxtaposés les uns aux autres, en colonne verticale ou en demi-cercles superposés. Les fig. S à 7 de la cursive du xiv e siècle montrent comment l’on a été conduit à décomposer les éléments de cette lettre et à les tracer en deux groupes distincts, l’un formant le jambage de gauche, l’autre la petite courbe double qui est juxtaposée à ce premier jambage. A cause de la facilité de son tracé, cette nouvelle forme de l’S fut rapidement adoptée dans tous les pays de l’Europe et passa, dès le milieu du xiv e siècle, dans la minuscule. L’époque de sa plus grande vogue fut le xv e siècle. L’S ronde se", conserva dans l’écriture bâtarde du xvi e siècle, sous la forme majuscule et sous la forme cursive, et subit un grand nombre de déformations. On a de beaux exemples de la forme majuscule dans les premières lignes des actes de la chancellerie royale sous Louis XIV (V. tableau n° 5, fig. 1 et 2 de la bâtarde). Dans les écritures notariales du xvn e siècle,