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Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/347

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SOULARY — SOULAVIE

qu’en 1836. Il y était encore quand il publia dans l’Indicateur de Bordeaux ses premiers vers signés Soulary, grenadier. Admis ensuite comme employé à la préfecture de Lyon, il y fut chef de bureau de 1845 à 1867. Il la quitta en 18118 pour devenir bibliothécaire au Palais des Arts de Lyon. Ses vers, publiés d’abord pour quelques amis dans des éditions à petit nombre, furent dès 1840 connus des lettrés de sa ville natale. Des publications moins restreintes : A travers champs (Lyon, 1838, in-8, de 24 p.) ; les Cinq Cordes du luth (Lyon, in-8, de 3 feuilles) ; les Ephémères (Lyon, 1846), ne lui avaient encore valu qu’une célébrité locale, lorsqu’un nouveau recueil, Sonnets humoristiques (Lyon, 1838, in-18), ayant été l’objet de grands éloges de la part de Sainte-Beuve et de J. Janin, il devint l’un des poètes les plus en vue, surtout dans le sonnet. Les autres recueils qu’il publia depuis : Ephémères (Lyon, 1837, 2 e série) ; higulines, suivies du Rêve de V Escarpolette (Lyon, 1862, in-8) ; Sonnets, poèmes et poésies (Lyon, 1864, nouv. éd.) ; les Diables bleus (Paris, 1870, in-8) ; Pendant l’invasion, poèmes (Paris, 1871) ; Promenade autour d’un tiroir (Lyon, in-8), maintinrent sa réputation sans l’accroitre cependant. Ces divers recueils ont été réunis en Œuvres poétiques de J. Soulary (Paris, 1876-83, 3 vol. in-16). Eug. Asse.

Bihl.Marikton, Soulary et la Pléiade (lyonnaise ; Paris, 1884.

SOULAS (Josias de), sieur de Prinefosse, connu sous le nom de Floridor, comédien français, né dans la Brie aux premières années du xvn e siècle, mort en 1671 ou 1672. Fils d’un gentilhomme d’origine allemande qui s’était fixé en France, où il se maria et embrassa la religion catholique, il entra dans le régiment des gardes françaises, obtint ensuite une enseigne dans le régiment de Rambures, et enfin quitta la carrière des armes pour celle du théâtre, où il prit le nom de Floridor. II avait fait ses premiers pas dans des troupes de province lorsqu’en 1640 il entra, à Paris, dans celle du théâtre du Marais, et tout aussitôt succéda à d’Ûrgemont en qualité d’orateur. Trois ans après, Bellerose, chef de la troupe de l’hôtel de Bourgogne, s’étant retiré, il fut appelé à le remplacer à ce théâtre dans tous ses rôles, tout en y remplissant aussi les fonctions d’orateur. C’est alors qu’il devint vraiment l’une des gloires de la scène française. Tenant en chef l’emploi des premiers rôles tragiques et comiques, il remplissait son double emploi avec tant de noblesse d’une part, tant de naturel de l’autre, qu’il fit promptement oublier tous ceux qui l’avaient précédé. Il était servi d’ailleurs par un physique superbe et plein d’élégance, par un organe aussi souple que sonore, par une tournure et des manières d’une distinction rare. Enfin, il ne manquait point d’esprit, et les discours, fort bien tournés, qu’il adressait au public, étaient toujours écoutés avec la plus extrême attention. On assure qu’il était fort aimé à la cour et que Louis XIV l’avait en particulière estime. SOULATGÉ. Com. du dép. de l’Aude, arr. de Carcassonne, cant. de Monthoumet ; 275 hab.

SO U LA U COURT. Com. du dép. de la Haute-Marne, arr. de Chaumont, cant. de Bourmont ; 336 hab. SOULAURES. Com. du dép. de la Dordogne, arr. de Bergerac, cant. deMontpazier ; 231 hab.

SOULAVIE (Jean-Louis), naturaliste, diplomate, historien, né à Largentière (Ardèche) en 1752, mort à Paris le H mars 1813. Ordonné prêtre en 1776. Vicaire à Antraigues-sur-Volane, il partit pour Paris, où il publia, de 1780 à 1784, sa remarquable Histoire naturelle de la France méridionale (8 vol.). Voici ce qu’en dit d’Archiac :

« C’est lui qui, le premier, a formulé ce double 

principe que les fossiles diffèrent d’une couche à une autre, selon la place que cette couche occupe dans les profondeurs du sol, et qu’ils sont les mêmes dans toute l’étendue de chacune d’elles. Gustave Soulavie, on peut le dire aussi, a été une des gloires méconnues de la France ». Il faut aussi citer ses commentaires sur les Œuvres de Hamillon (1781), et un mémoire intitulé les Classes naturelles des minéraux, publié par l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg en 1786.

Entre temps, il tirait des archives publiques et privées bon nombre de publications, consacrées surtout à la chronique scandaleuse du temps, dont les principales seront énumérées plus loin. En 1787, il est nommé curédeSept-Vents (Normandie), et en 1788, vicaire général de l’évèché de Chàlons-sur-Marne, poste, d’ailleurs, qu’il n’occupa jamais. Bientôt la politique l’absorbe ; il s’occupe avec ardeur des élections aux Etats généraux, et les brochures qu’il publie à cette occasion forment un gros volume. Il continue à se démener pendant les années suivantes. Le 12 sept. 1792, il propose au club des Jacobins l’abolition de la royauté, et, à l’en croire, c’est lui qui, le 22 sept., aurait déterminé Collot-d’Herbois à faire, à la tribune de la Convention, la motion d’où sortit la proclamation de la République. Il avait déjà donné des gages au nouveau régime en prêtant le serment constitutionnel, et il alla plus loin, puisqu’il fut, parait-il, le premier prêtre à cette époque qui jeta complètement le froc aux orties en se mariant. Sa vie présente même le phénomène probablement unique d’un quadruple mariage avec la même personne : le premier, en sept, ou oct. 1792, béni par son ami, l’évêque conventionnel Fauchet ; le second conclu à Carouge en 1793, et le troisième à Paris en 1793, en vue d’assurer les effets du mariage civil ; le quatrième enfin, à son lit de mort, pour combler les lacunes du mariage religieux de 1792. — Après le 10 août 1792, Soulavie futchargé, avec Verninhac, de faire l’inventaire des papiers du roi à Paris et à Versailles. Il fut nommé, à la même époque, ministre de France à Copenhague, mais il n’alla jamais occuper ce poste, et se contenta de suivre, avec le baron de Staël à Paris, les négociations engagées par Lebrun pour le maintien de la neutralité du Danemark. Enfin, il fut nommé ministre résident de France à Genève le 25 mai 1793. Mais Soulavie n’était rien moins que diplomate. Sa vive imagination lui faisant voir des complots partout, il poursuivit le gouvernement genevois de réclamations qui amenèrent une brouille : il fut révoqué dès le 16 déc. 1793, mais la décision resta secrète et comme non avenue, sous l’influence probablement de Robespierre, son protecteur.

Quoi qu’il en soit, Soulavie resta à son poste, sans savoir même qu’il avait été révoqué. Mais après le 9 thermidor, il fut arrêté à Genève le 19 sept, et conduit sous escorte à Paris où il resta à peu près un an en prison. Rendu à la liberté, il s’occupa à la fois de politique étrangère et de travaux historiques. S’inspirant des papiers du ministère secret de Louis XV, qu’il avait en sa possession, il envoie au Directoire, par l’intermédiaire de Rewbell, des mémoires sur toutes les grandes questions. Dès l’année 1796, il fait de la politique franco-prussienne avec le ministre prussien à Paris, Sandoz-Rollin. Il s’occupe en même temps d’un rapprochement avec la Russie. Il continua même sous l’Empire son rôle de conseiller officieux. Dans un mémoire de 1806, il fait son mea culpa de sa politique prussienne. Une autre fois, il envoie à Napoléon la copie du projet de descente en Angleterre, que le cardinal d’York avait présenté à Louis XV pendant la guerre de Sept ans. En 1809, il informe Cambacérès qu’il possède une riche collection de documents qui comprend notamment les papiers du ministère secret de Louis XV. Il renouvelle cette démarche dans une lettre à l’empereur du lOjanv. 1810. L’année suivante, le duc de Bassano (Maret ) fait exécuter chez lui une saisie qui ne donna que des résultats insignifiants. Soulavie mourut après s’être réconcilié avec l’Eglise. Il avait déjà obtenu du pape, en 1803, un bref de sécularisation qui légitimait son mariage. Après sa mort, ses papiers furent remis à l’Etat, et ils sont aujourd’hui aux archives du ministère des affaires étrangères. Ses principales publications historiques sont :