Aller au contenu

Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/376

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SPALATIN — SPANHEIM

— 358 —

toutes les diètes. Il devint l’intermédiaire éclairé et pondéré entre lui et Luther ; après la mort de son maître, il jouit aussi de la confiance de l’électeur Jean le Constant, et put ainsi exercer une influence considérable sur la marche de la réformation. Il fut intimement lié avec Luther, Mélanchthon et les autres réformateurs de Wittenberg. Une partie de ses ouvrages seulement a été publiée : G. Spalatius historischer Nachlass und Biïefe, parNeudecker et Preller (Iéna, 1851). Les autres se trouvent en manuscrit dans les archives et bibliothèques de Weimar et de Gotha. Bibl. : Engelhard, Spalatins Leben ; Leipzig et Dresde, 1865, dans la collection de A Uvaeter des lutherischen Kirche de Heurer. — Seelheim, G. Sp. als siichsischer Historioi /iviph, 1876. — J. Wagner, G. Sp. und die Reformalion der Kirchen vend Schulen zu Altenburg, 1830. SPALATRO ou SPALATO (croate Spliet). Ville maritime d’Autriche, prov. de Dalmatie, sur une presqu’île dominée par le mont Mariai) (178 m.) ; 20.000 hab., en majorité Croates. C’est la grande ville de cette région et le principal centre commercial. Elle comprend la vieille ville bâtie dans le rectangle de l’ancien palais de Dioclétien (216 m. sur 177) ; on a conservé le péristyle orné de six colonnes corinthiennes et le vestibule (4 colonnes de granité rose) qui bordent la grande place ; on a érigé sur le mausolée de Dioclétien la cathédrale, belle église ronde, de 25 m. de haut, entourée d’une colonnade et enrichie en 1416 d’un clocher. A l’O., un temple d’Esculape a été transformé en baptistère ; c’est un bel édifice de style corinthien avec une frise remarquable. On admire encore la Porte dorée, issue extérieure du palais, les restes de l’aqueduc, etc. — Le port, abrité par une digue de 665 m. contre les vents du S., est défendu parle fort Grippi, à l’E. de la ville. Les entrées y sont d’environ 500.000 tonnes. Il exporte du vin, de l’huile, des légumes, des liqueurs (fabrication locale), du savon, des cuirs, etc. L’ancien archevêché a été réduit en 1828 au rang d’évêché. — Musée renfermant les antiquités trouvées à Salone. Spalato doit son origine au palais bâti par Dioclétien auprès de Salona (V. ce mot) et où il se retira après avoir abdiqué (305). Quand Salona fut saccagée au vi e et au vn e siècle, ses habitants survivants se retirèrent dans le palais impérial, s’y installèrent et s’y retranchèrent. Au xvn e siècle on fortifia la ville ; Napoléon la fit démanteler. A. M. B. Bibl. : Lanza, Dell’antico palazzo di Diocleziano in Spalato ; Trieste, 1855. — Hauser, Spalato und die rœmisciien Monumente Dalmatiens ; Vienne, 1883. — Guide de Jelic ; Zara, 1894.

SPALAX (Zool.) (V. Rat-Taupe).

SPALDING. Ville d’Angleterre, comté de Lincoln, ch.-l. du nouveau comté administratif de Ilolland, sur le Welland ; 9.000 hab. en 1891. Marché agricole (bétail, laines) ; minoteries, scieries, brasseries. SPALLANZANI (Lazaro), physiologiste italien, né à Scandiano le 12 janv. 1729, mort à Pavie le 12 fév. 1799. Egalement versé dans les sciences naturelles, la physique, la physiologie et les belles-lettres, il professa successivement à Reggio (1754-60) et à Modène (1760-69), et, en 1770, obtint la chaire d’histoire naturelle à Pavie ; puis, à partir de 1781 , fit une série de voyages sur les côtes orientales de la Méditerranée. Spallanzani a écrit un grand nombre d’ouvrages sur la physique, la chimie, la météorologie et, entre autres, sur les phénomènes volcaniques ; mais la gloire de son nom restera surtout attachée à ses travaux de physiologie : telles sont ses recherches sur les infusoires, les générations artificielles chez les animaux et les végétaux, sur la digestion, la circulation du sang et le pouls, la respiration des plantes, etc. Citons seulement : Dei fenomeni délia circulazione... (Modène, 1777, in-4 ; trad. en fr. par G. Tourdes) ; Opuscoli di fisica animale e vegetabile (Modène, 1777, 2 vol. in-fol. ; trad. en fr. par Sennebier) ; Diss. di fisica animale e vegetabile (Modène, 1780, 2 vol. in-8 ; trad. en fr. par Sennebier) ; Viaggi aile due Sicilie... (Pavie, 1792, 6 vol. in-8 ; trad. en fr. par Toscan et Duval). SPANDAU. Ville de Prusse, district de Potsdam (Brandebourg), au confluent de la Sprée et de la Havel, à l’O. de Berlin ; 55.841 hab. Cinq églises, dont l’une du xiv e siècle. Forteresse depremier rang,entouréed’uneenceinte, d’ouvrages avancés et de forts détachés. Elle est destinée à couvrir Berlin ; dans la citadelle, qui forme une île, la tour Julius renferme le trésor de guerre de l’Empire allemand (150 millions de fr.). Spandau abrite également l’arsenal central de Prusse, fonderie de canons, manufacture d’armes, de munitions, poudrerie, laboratoires, etc. On y emploie 8.000 ouvriers. — Citons encore la fabrique de tentes, la porcelainerie, la grande foire aux chevaux.

— Spandau, dont la charte urbaine date de 1232, et où résidèrent plusieurs électeurs de Brandebourg, fut fortifiée en 1319-50 ; les défenses furent remaniées lors de la guerre de Trente ans, de nouveau en 1842-54, et développées à la fin du xix e siècle. Elle fut prise par les Français le 25 oct. 1806, reprise par les Prussiens le 26 avr. 1813. Bibl. : Kuntzemuller, Gescfi. der Stadt und Feslunq Spandau, 1881.

SPANHEIM (Ezéchiel),l’un des hommes les plus remarquables du xvn e siècle, à la fois philologue et juriste, administrateur et diplomate, numismate et bibliophile. Né le 15 oct. 1629 à Genève, où son père enseignait avec éclat la théologie, mort à Londres le 23 nov. 1710 ; il descendait de Budé par sa mère, qui appartenait à une grande famille protestante française. Il étudia la théologie à Leyde, et, s’y étant fait remarquer par l’étendue de son savoir, fut appelé, dès 1649, à succéder à sou père ; nommé professeur d’éloquence en 1651, il prononça, l’année suivante, un panégyrique pompeux, dans le goût de l’époque, de Christine de Suède. De 1657 à 1680, il fut attaché à la cour de Heidelberg, en qualité de précepteur des fils de l’électeur palatin Charles-Louis ; après s’être fait , par d’importants travaux , une grande réputation de juriste et de philologue, il fut chargé de diverses missions diplomatiques en Italie (1661), en France (1666), auprès de l’électeur de Mayence (1667), encore en France (1668), en Angleterre (1675) où il retourna en 1678, chargé à la fois des intérêts de son maître et de ceux de l’électeur de Brandebourg. Il avait publié, dans cette période, plusieurs ouvrages dont les plus importants sont : les Césars de l’empereur Julien, traduits du grec arec des remarques et des preuves illustrées par des médailles et autres anciens monuments (tieidelbevg, 1660), jjaroù commença sa réputation de philologue et de numismate que devait fonder définitivement un important ouvrage qu’il publia en 1664, à Rome, où Christine de Suède (Paris, 1761) mit à sa disposition sa bibliothèque et ses précieuses collections : Dissertationes de pi’œstantia et usu numismatum antiquorum.

A partir de 1680, Spanheim met au service exclusif de l’électeur de Brandebourg son prestige, sa haute intelligence et son entente des affaires. Nommé conseiller intime, il est deux fois ambassadeur du Brandebourg à Paris, une première fois de 1680 à 1689, puis de 1698 à 1701. Au cours de sa première ambassade, la politique du Brandebourg reçut une orientation nouvelle, et, plus par la faute des événements que par celle du diplomate, animé envers la France, un peu sa patrie, de sentiments plutôt bienveillants, devint, de française qu’elle avait été jusqu’alors, nettement hostile à la France. Il joua un rôle très important dans l’émigration des protestants français en Prusse, après la révocation de l’édit de Nantes, et, de 1689 à 1697, se dévoua à l’organisation de la colonie française de Berlin. Les oeuvres principales de cette période sont : une Relation de la cour de France (1690), qui présente un grand intérêt historique (publiée pour la Société de l’histoire de France, par Ch. Schefer, Paris, 1882) ; une correspondance sur diverses monnaies ; une édition des œuvres complètes de l’empereur Julien (1696) ; Observationes in sex Callimacki hymnos et Orbis Romanus, tous deux de 1697. Les relations diplomatiques