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STÉRÉOSCOPE — STÉRÉOTOMIE

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sons que l’image rouge ait été prise un peu à droite de la position où l’on a pris l’image bleue. Il faut alors que l’uil droit perçoive seul l’image rouge et que l’œil gauche perçoive seul l’image bleue. On y arrive très simplement en mettant devant les yeux un binocle ayant un verre rouge orangé à droite et bleu verdàtre à gauche ; l’œil droit placé derrière le verre rouge n’aperçoit que ce qui est rouge (ou ce qui contient du rouge) ; il n’aperçoit que l’image rouge ; les rayons bleus envoyés par l’image de cette couleur sont absorbés complètement par le verre rouge. Il en est de même pour l’œil gauche qui n’aperçoit que l’image bleue. Un a donc la sensation de relief. Quant à la sensation de couleur, elle est très remarquable ; comme on a eu soin de prendre deux couleurs complémentaires, on a la sensation de blanc. Le seul inconvénient de ce procédé est qu’il nécessite que le dessin soit très éclairé, car l’absorption par les verres de couleur est considérable. Il présente, par contre, ce grand avantage de pouvoir se prêter aux expériences de projection. On peut, en effet, projeter sur le même écran deux images, un peu différentes, d’un même paysage, l’une bleue et l’autre rouge, et donner à de nombreux spectateurs l’impression durelief en leur distribuant à chacun des lorgnons à verres rouges et bleus (A’Almeîda). On peut même appliquer ce dernier procédé pour les vues des cinématographes.

Télestéréoscope d’ Helmholtz. Il est destiné à faire voir le relief des objets très éloignés et permet conséquemment de rectifier les erreurs que l’on est exposé à faire sur leur arrangement. Il se compose d’un tube de 1 m. environ de longueur, aux extrémités duquel sont deux prismes rectangles isocèles. Les rayons venus de l’objet se réfléchissent totalement sur ces deux prismes et viennent en rencontrer deux autres, également isocèles rectangles, et placés, au milieu du tube, à une distance l’un de l’autre égale à la distance des yeux. Une jumelle est braquée sur ces deux derniers prismes et elle en reçoit les rayons, à nouveau réfléchis. On obtient, de la sorte, dans les yeux, les images qui se formeraient si ceux-ci étaient distants de 1 m., et le relief se produit. Si, en eS’et, il n’avait pas lieu sans l’appareil, cela tenait à ce que la vision était la même pour chaque œil, la distance à laquelle les deux yeux se trouvent l’un de l’autre disparaissant devant l’éloignement de l’objet examiné. Bibl. : Brewstiïr. The Stéréoscope ; Londres, 1856.— Stolze, Die Slereoskopie ; Halle, 1891. STÉRÉOSPERMUM (Bot.) (V. Técomà).

STÉRÉOTOMIE. La stéréotomie & pour objet l’étude des procédés employés pour approprier les matériaux à la construction, en prenant ces matériaux tels qu’ils se trouvent dans la nature. C’est donc en enlevant de la matière et non pas en en ajoutant que l’on passera de la forme brute des matériaux naturels à la forme définitive qui leur convient. Il résulte de là que le fer, la fonte, les terres cuites, etc., dont la forme appropriée s’obtient par le laminage, le forgeage, le moulage ou le tournassage, ne font pas partie des matériaux auxquels s’applique la stéréotomie. Le bois et la pierre rentrent seuls dans le domaine de la stéréotomie. Cette science se divise donc en deux parties, qui sont : lu charpente au stéréotomie Au buis ; lu coupe des pierres ou stéréotomie de la pierre. Dans toute opération de stéréotomie, la marche suivie est toujours la même. : les dimensions et les figures que doivent affecter le bois et la pierre qui entrent dans une construction sont d’abord déterminées par l’application simultanée des principes de la résistance des matériaux el des règles esthétiques de l’architecture, et sont consignées sur un ou plusieurs dessins d’ensemble qui constituent le projet. La réalisation matérielle de ce projet comprend quatre séries d’opérations : on commence par exécuter une épure d’ensembleen grandeur d’exécution, sur laquelle sont figurées, par les projections nécessaires, l’ensemble des masses solides de la construction. La deuxième opération comporte la décomposition de l’ensemble en pièces de bois ou de pierre ayant la forme et les dimensions voulues ; elle prend le nom d’appareillage quand il s’agit de la pierre, ou d’assemblage quand il s’agit du bois. La troisième opération, nommée préparation du trait, consiste à préparer tout ce qui est nécessaire à la réalisation matérielle de chacun des éléments de la construction par les opérations de la géométrie descriptive proprement dite (projections, rabattements, coupes, développements, etc.). La quatrième et dernière opération, nommée application du trait , s’exécute sur le chantier de construction et consiste à utiliser les éléments fournis par les épures pour réaliser, en bois ou en pierre, chaque partie de la construction.

Sans entrer dans le détail des épures que le lecteur, désireux d’approfondir la science de la stéréotomie, trouvera facilement dans les ouvrages spéciaux, nous allons indiquer brièvement les cas principaux que l’on rencontre dans la pratique, tant de la charpente que de la coupe des pierres.

I. Charpente. — La charpente comporte d’abord l’étude des assemblages avec ou sans ferrures, que l’on peut employer pour la réunion des pièces de bois se rencontrant de diverses manières. Un projet de charpente peut s’appliquer à deux tvpes de construction différents : les combles et les escaliers.

Combles. Les combles sont les constructions en bois destinées à supporter la couverture des édifices. Ils comportent des fermes en bois, réunies entre elles par des pièces longitudinales ou pannes. Le

cas ordinaire le plus général,

représenté par la fig. ci-contre,

est relatif à la constitution du

comble supportant la couver-

ture de plusieurs bâtiments qui

se coupent. Un appelle croupe

les portions triangulaires, telles

que ABC : elle est droite, lors-

que la base BC du triangle est

perpendiculaire à la direction

UA du toit ; au contraire, elle est

biaise, quand cette base est

oblique comme A’B'C. Les noues sont les arêtes suivant lesquelles deux toits se coupent en se pénétrant ; elle est droite lorsque les toits se rencontrent à angle droit ; elle est biaise dans le cas contraire. Ainsi, les noues UN, UN’ sont droites, celles UM, OM’ sont biaises. La charpente a pour but la réalisation des différentes pièces de bois qui constituent le comble. Les cas ordinaires les plus compliqués sont relatifs aux croupes et aux noues biaises. Escaliers. Les escaliers sont des constructions destinées à racheter deux niveaux difi’érents et à permettre de passer facilement de l’un à l’autre, à l’aide d’une série de plans horizontaux appelés marches ou degrés. Les marches sont supportées par des murs, des pièces de bois ou des constructions en pierre nommées cchif]’re. Lorsque l’érhiffre est suspendue, on lui donne ordinairement le nom de limon. L’épine du limon de l’escalier offre seule quelques difficultés. Dans l’exécution des ouvrages de charpente, on se sert de dessins exécutés à une échelle réduite, dans lesquels les lignes d’axe, les plus importantes, sont cotés exactement : c’est le projet linéaire. Le charpentier reproduit sur un sol uni et horizontal un tracé de grandeur naturelle, appelé ételon, des lignes d’axes du projet linéaire, place les bois sur l’ételon de façon que leurs axes soient bien à l’aplomb des lignes d’axe, c’est mettre les pièces sur lignes, et, avec un cordeau, il procède au lignage, c.-à-d. au tracé des lignes de l’ételon sur les pièces de bois, puis au piqué des bois qui consiste à faire apparaître sur les faces des pièces les positions de celles qui devront s’y assembler ; enfin il trace les assemblages et procède à leur coupe. H. Coupe des pierres. — La coupe des pierres est l’art de donner aux pierres qui entrent dans une construc-