Aller au contenu

Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/535

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

517

STOÏCISME — STOKE

Aurèle, pour montrer quelle fut à Home la fécondité de ce stoïcisme éclectique qui passionna et gouverna les hommes les meilleurs dans les conditions les plus diverses. Rien de plus admirable que cette vie d’un empereur qui ne prend du rang suprême que les devoirs, qui donne « une meilleure opinion de soi-même, parce qu’il donne une meilleure opinion des hommes », qui vit en philosophe depuis son premier jour jusqu’au dernier. Ses Pensées, comme sa vie, sont tout imprégnées de stoïcisme. Dans les pages célèbres où il se rappelle, pour s’exciter à la reconnaissance, ce qu’il doit aux hommes et aux dieux, il semble que ses parents et ses amis, les rhéteurs, les platoniciens, les péripatéticiens et les dieux eux-mêmes lui aient enseigné comme les stoïciens Diogériète, Maxime, Rusticus, Apollonius de Chéronée, Catulus, Epictète, Thraséas, Helvidius, Caton, Dion, lirutus qu’il entendit, lut ou admira, à ado rerla raison et la bonté divines, à mettre sa volonté en accord avec elles, à vivre selon la nature et à se rendre semblable à Dieu, à s’interroger chaque jour pour savoir s’il a rempli ses devoirs d’homme et d’empereur, s’il a fait un pas de plus vers cette perfection morale qu’il recherche dans ses actes comme dans sa vie intérieure. Nul n’a mieux montré, avec Epictète, à quelle pureté et à quelle sainteté le stoïcisme pouvait élever des âmes romaines.

Dans l’empire, après Marc-Aurèle, la théologie et le mysticisme l’emportent sur les préoccupations pratiques et morales. De ce point de vue, l’école néo-platonicienne d’Alexandrie fait la synthèse du platonisme, du péripatétisme et du stoïcisme ; le christianisme formule ses dogmes, les lie et les justifie. Mais quand l’Eglise romaine accomplira son o’uvre propre, elle reprendra les théories morales des stoïciens. Non seulement saint Nil et d’autres feront du Manuel d’Epictète un bréviaire à l’usage des moines, mais saint Ambroise reproduira le De ofticiù, Sénèque sera presque un saint et un docteur pour les hommes du moyen âge ; les jurisconsultes romains et stoïciens auront une influence qui balancera celle des canonistes chrétiens, en attendant que la Renaissance donne aux uns et aux autres une place prépondérante. François Picavet. Bibl. : Notre grande source d’informations en ce qui regarde l’histoire extérieure du stoïcisme est le livre VII de Diogène Laërce, dont le chapitre le plus considérable et le plus documenté estlechap. I* r 4ui traite de Zenon. Les chapitres suivants, très brefs, sont consacrés à Ariston, à Hérille, à Denys, à Cléanthe. A Sphœrus ; le dernier, plus étendu, à Chrysippe. Nombre de renseignements complémentaire s sont fournis par Cicéron, Sénèque, Plutarque, Aulu-Gelle, Stobée, Athénée, Sextus Empirieus, Alexandre Aphrodise. mais le plus souvent et sauf le cas de Cicéron d’une manière dispersée. — Chez ces divers écrivains l’on trouvera également é pars les fragments, trop modiques, des œuvres composées par les maîtres de la première période.

— Les fragments de Zenon et Cléanthe ont été réunis par A.-C. Pearson, dans un volume paru en 1891 à Londres et à Cambridge. — Signalons enfin comme précieuse pour la chronologie de l’Ecole la découverte d’un papyrus à Herculanum, publié par Comparetti en 1875 et dont une partie est un véritable abrégé de l’histoire des stoïciens — Zenon, Cléanthe, Chrysippe, même les stoïciens de moindre importance, ont été l’objet de travaux spéciaux de la part des érudits modernes. On en trouvera la bibliographie jointe à ces noms divers.

Ouvrages généraux sur le stoïcisme : Ravaisson, Essai sur le stoïcisme, 1856. — Zeller, Philosophie der Griechen, III, 4’ éd. — Hirzel, Untersuchunqen zu Cicero’s Philosophischen Schriften, 1882 (V. le vol. II : Entwichlung der Stoïschen Philosophie). — Stein, Die Psychologie der Stoa, 1886, et Die Erhenntnistheorie der Stoa, 1888. Logique. — La connaissance que nous en avons est principalement due à : Diogène Laërce, VII ; Cicéron, Acad. Sextus Empiricus, Adversus Mathematicos ; Stobée, Ed., II ; Athénée, VIII ; Simplicius, Calegor. ; Plotin, Enn. % VI ; Plutarque, Comm. Not. et Sioïc. rep. ; Galien, Eisay, SiaX. — Comme ouvrages modernes on consultera avec fruit : Petersen, Philos. Chrysip. fundamenta ; Hambourg, 1827. — Nicolaï, De logicis Chrysippi hbris ; Quedlinburg. 1859. — Trendelenburg, Gesch. der Kategorienlehre ; Berlin, 1846. — Prantl, Gesch. der Logik, 1855 et suiv. — J.-H. Ritter, De St Doct., etc. ; Breslau, 1849. — V. Brochard, De assensione Sloici quid senserint, 1879. et : Sur (a logique des stoïciens, 1892. Physique. — Auteurs anciens ; Diog., VU. — Cicéron, Aca(/..- De nat. il fur. ; De Divinatione ; De Fato, — IL Plutarque, Comm. not. ; Stoïc. rep. ; De Placit. philos., etc — Galien, Ilipp.et^Plac.phil.— Alexandre Aphrodise, jcs’pi scu.oepu.svï)ç ; Piiilon, Ttepl a ;p6ap<r. — Auteurs modernes : O. Heine, Stoicorum de fato doclrina ; Nuremberg. 1859.

— C. Waschmuth, Die Ansichtcn der Stoiher uberManHk und Diimonen ; Berlin, 1860. — F. Winter, Stoicorum pantheismus, etc. ; Wittenberg, 1863. — Diels, Doxographi grxci.

Morale. — Auteurs anciens : Diog.., VIL — Cic, Mur. ; Acad. ; De Finibus ; Tuscul. ; Paradox.— Sénèque, Epist. ; De Benef. ; De Tranq. an. ; De Ira ; De Otio. — Epictète, Diss.— Athénée, XIIL— Porphyre, De Abstin.— Plut., Virtut. mor. — Lactance, Instit. — Clem. Alex., Strom. Stobée, Floril. — Philodem, nsptptAoaô«p<«>v(Vol. Herc, VIII). — Auteurs modernes : Klippel, Doctrinal Stoicorum ethicx, etc., 1823. — J.-C.-F. Meyer, Stoicorum doctrina ethica. etc., 1823. — Wilh.-Traug KR.ua, De formulis quibus philosophi Stoici summum bonum definierunt, 1834. — Munding, Die (Irundsâtze der stoischen Moral, 1846. — M. Hein/.e. Stoicorum de affectibus doctrina, 1861, et Stoicorum ethica, etc., 1862. — M"" Jules Favre, la Morale des stoïciens ; Paris, 1887.

Stoïcisme a Rome. — V. les art. Panétius, Posidonius, Sénèque.— C. Marcha, les Moralistes sous l’empire romain. — Ed. Zeller, F’hilos. der Griechen, vol. IV. — Osann a édité à Gôttingen les fragments de Cornutus ; Peerlkamp, à Harlem, ceux de Musonius ; la meilleure édition d’Epictète est celle de Schweighauser qui y a joint le commentaire de Simplicius. — Sur Marc-Aurèle, on consultera surtout le volume de Renan. — Cf. également les œuvres de Cicéron, de Marc-Aurèle, de Plutarque, de Stobée, etc. — F. Laferrikre a écrit, en 1860, un mémoire concernant l’inlluence du stoïcisme sur la doctrine des jurisconsultes romains. — Voir aussi notre introduction, sur (a Philosophie de Cicéron, au de Natura Deorum, 1. II.

STOILOV (Constantin), homme politique bulgare, né à Philippopoli en 1852, mort à Sofia le 6 avr. 1904. Il fit ses études à Heidelberg où il passa ses deux doctorats de droit, séjourna à Paris et revint en 1877 en Bulgarie. En 1879, il fit partie de l’assemblée des notables deTirnova, chargée de préparer une constitution pour la nouvelle principauté de Bulgarie ; dans cette assemblée, il fut un des chefs des conservateurs. Il fit partie de la députation qui se rendit auprès du prince Alexandre à Livadia pour lui faire part de sa nomination et prit la direction du ministère ; ministre des affaires étrangères et des cultes en 1 882 , il ne tarda pas à se retirer à la suite de dissentiments avec les généraux russes. 11 fit ensuite partie du ministère Zankov comme ministre de la justice (de sept. 1883 à janv. 1881) ; deux années plus tard, il fut de nouveau ministre lors de la régence (1886-87) et se rendit en 1887 à Constantinople et à Vienne, voyage politique motivé par l’élection d’un nouveau prince. Lorsque le prince Ferdinand eut été choisi, Stoilov forma avec Natchevitch un ministère conservateur, puis fit partie du ministère Stamboulov jusqu’en déc. 1888. Il se retira lorsque ce dernier accentua la politique russophobe. Après la chute de Stamboulov (mai 1894), il prit de nouveau le pouvoir avec les ministères de l’intérieur et des affaires étrangères et le conserva jusqu’en 1899.

STOKE-upon-Trent. Ville d’Angleterre, comté de Stafford, au centre du district des poteries ; 24.027 hab. (en 1891). Célèbres fabriques de porcelaine, de poteries, grès, etc. (Minton, Copeland, etc.).

STOKE (Melis), chroniqueur hollandais du xm e siècle. On ne connaît pas grand’chose de sa biographie. On sait seulement qu’il était clerc, et attaché à la cour du comte Florent V de Hollande. Il est l’auteur d’une chronique rimée relative aux événements qui se passèrent de 885 à 1305. Elle a été imprimée pour la première fois à Amsterdam en 1591 (in-fol.) sans nom d’auteur ; la dernière édition avec commentaires de Huydecoper est de 1772 (Leyde, 3 vol. in-8). On ne peut guère se fier aux renseignements contenus dans cette chronique, et il est bon de n’admettre qu’avec prudence les commentaires du dernier éditeur.

Bibl. : Ad. Kluit, Historia critica comilum Hollandiaet Zelandiœ : Middelbourg, 1774-84. 4 vol. in-8. — H. van Wyn, Soirées historiques et littéraires (en holl.) ; La Hâve, 1800, in-8.