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SURDITÉ — SUR ELLE

mité parce que les malades ne consultent que des années parfois après que les lésions de l’oreille sont devenues incurables, il serait relativement facile de diminuer des trois quarts le nombre des sourds, si les otites de l’enfance et de l’adolescence étaient soignées d’une façon judicieuse. C’est {’hygiène de l’oreille, de l’audition qui empêchera la surdité de survenir. Il faut faire la prophylaxie de l’oreille dès la naissance, éviter au nourrisson le coryza, cause d’otite ; grande en effet est la fréquence de l’otite moyenne suppurée du nouveau-né amenant la surdi-mutité (V. ce mot), car tout enfant qui devient sourd dans les premières années de la vie est condamné à devenir muet s’il sait déjà parler : par oubli de langage qu’il n’entend plus ou par impossibilité d’apprendre la parole qu’il n’a jamais entendue. C’est entre deux et quinze ans que se décide la conservation de l’ouïe, car on ne nait pas sourd, on le devient ; c’est donc pendant la jeunesse qu’il faut lutter contre les otites, soigner le nez pour éviter les infections de la trompe d’Eustache (V. Nez), car on peut dire (Lermoyez) « nez bouché dans l’enfance, oreille bouchée dans l’âge mûr ». Il faut détendre les métiers exposés au froid, aux poussières, aux bruits stridents à ceux dont les oreilles sont susceptibles. Il est indispensable de connaître l’audition des écoliers ; on a pu dire avec raison que l’avenir intellectuel d’un enfant est en rapport avec son acuité auditive ; combien d’enfants qui passent pour paresseux et distraits qui ne sont que sourds ! Les statistiques prouvent qu’un cinquième des écoliers ont des végétations adénoïdes qui amèneront la surdité si on ne les opère pas et qu’un quart des enfants ne peuvent écrire correctement une dictée faite à voix haute à la distance de 6 m.

En résumé, pour éviter la surdité, il faut soigner dès l’enfance les moindres maux d’oreilles, unique cause de cette infirmité qui afflige plus ou moins un tiers de l’humanité. D r Pinei. Maisonneuve.

Surdité verbale (V. Aphasie).

Bibl. : Gellé, Suite d’études d’otologie, 1875-82. — Castex, Maladies du larynx, nez, oreilles, 1899. — Lermoyez, Thérapeutique des maladies de l’oreille, 1900. SURDOUX. Com. du dép. de la Haute- Vienne, arr. de Limoges, cant. de Châteauneuf ; 251 hab. SURE (allem. Sauer). Rivière de Belgique. Elle prend sa source aux confins des localités de Morhet et de Nives, passe à Witry, à Hollange, à Martelange, forme la limite entre la Belgique et le grand-duché de Luxembourg, entre dans le Luxembourg, passe à Diekirch, et se jette dans la Moselle à Wasserbillig, après un cours de 175 kil. environ, dans la direction générale de l’O.-N.-O. à l’E.-S.-E. La Sure a reçu, à droite, l’Alzette, l’Ernz blanche, l’Ernz noire ; à gauche, la Wiltz, l’Our, le Gaibach et la Priim. Elle est navigable pour les petits bateaux depuis le confluent de l’Alzette.

SURE. Rivière du dép. de la Drame (V. ce mot, t. XIV, p. 1121).

SURE. Com. du dép. de l’Orne, arr. de Mortagne, cant. de Pervenchères ; 514 hab.

SUREAU (Sambucus T.). I. Botanique. — Genre de Rubiacées-Sambucées, représenté par des arbres, des arbustes et des herbes vivaces des régions tempérées, à feuilles opposées pennatiséquées, stipulées, à fleurs disposées en corymbes de cymes ; calice 5-denté, corolle rotacée à 5 lobes, 5 étamines, ovaire surmonté de 3 stigmates sessiles, baie uniloculaire renfermant 3-5 noyaux monospermes. L’espèce principale est le S. nigra L. , ou Sureau noir, Grand Sureau, Seure, Hautbois, etc., disséminé dans les haies el les bois, cultivé dans les jardins. On emploie en médecine l’écorce de la racine fraîche, qui est un hydragogue et éméto-cathartique puissant, très utile dans les hydropisies, dans l’ictère simple, et même dans la dysenterie comme substitutif ; son action stimulante sur la peau provoque ou ramène les exanthèmes. L’infusion d’écorce ou fleurs est utile topiquement contre les œdèmes localisés, l’érysipèle, les ophtalmies, etc. Le suc d’écorce s’emploie à l’intérieur à la dose de 30 à 60 gr., le rob des baies à la dose de 2 à 8 gr., l’infusion des fleurs à la dose de 4gr. pour 1 litre ; on prépare aussi un hydrolat de fleurs sèches, employé comme véhicule dans les potions stimulantes et autres. Le S. ebulus L. ou Sureau herbacé, Hièble, et le S. racemosa L. ou Sureau à grappes, tous deux répandus dans nos régions, peuvent servir aux mêmes usages. Rameau florifère du Sambucus ebulus L.

Il en est de même du 5. canadensis L. et du S. peruviana H. B. K. Le sarcocarpe des Sureaux renferme d’ordinaire en abondance une matière tinctoriale qui sert à colorer les vins. — Sureau aquatique, Sureau des marais. Le Viburnum opulus L. (Viorne). D r L. Hn. H. Horticulture et Sylviculture. — Le Sureau (Hièble) Sambucus Ebulus L., qui annonce les terres profondes, fraîches et de bonne qualité, estparfois nuisible dans les bois où il se développe avec trop de vigueur, en étouffant les jeunes semis sous son épais feuillage ; il n’offre d’ailleurs aucun intérêt pour l’horticulture. Le Sureau rouge ou sureau à grappes, S. racemosa L., est envahissant comme le précédent et il peut aussi être nuisible aux tout jeunes arbres des forêts. Mais si dans les forêts on le combat, on l’apprécie, en horticulture, pour parer les jardins. Son mérite principal réside dans ses fruits, d’un rouge vif à la maturité, succédant, en automne, à des fleurs blanches disposées en panicules ovoïdes et compacts. Ce sureau, commun dans les forêts de montagne, aime les sols frais et fertiles. Le Sureau commun, et on peut dire populaire, est le S. nigra L., à fruits noirs quand ils sont bien mûrs, partout cultivé en cépées, en arbres isolés ou en haies. Lorsqu’il est de forme régulièrement arrondie, ce sureau, déjà intéressant par son feuillage, est un joli arbre lorsqu’il se couvre de ses larges corymbes de fleurs blanches et odorantes. Comme les autres espèces, il demande, pour prospérer, un terrain frais, et il réussit dans toutes les régions tempérées. Lorsque les Sureaux sont placés dans le milieu qui leur convient, leur culture est facile, ou plutôt n’exige aucun soin particulier. On les multiplie de boutures et plus habituellement de drageons. G. Boyer, III. Pharmacie. — On emploie les fleurs, l’écorce et le fruit du sureau. Les fleurs, en infusion, à la dose de 5 gr. pour 1,000 gr. d’eau sont employées à l’intérieur comme excitantes et diaphoniques. A la dose de 25 gr. à 50 gr. pour 1.000 d’eau, en infusion, elles servent pour des fumigations ou lotions résolutives. L’écorce moyenne du sureau est drastique, et a été employée comme purgative, contre l’hydropisie ; on en faisait des décoctions. Les fruits fournissent un suc, qui, concentré, forme le rob de sureau, purgatif à la dose de 12 à 15 gr. SUR-EGALISOIR (Pyrotechn.) (V. Poudre).

SURELLE (Oxalis L.). Genre de Géraniacées-Oxalidées, composé d’environ 200 espèces des régions tempe-