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SYLLOGISME — SYLVESTRE

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Elle garantit la vérité de la conclusion si les prémisses sont vraies ; mais elle ne garantit pas la vérité des prémisses. Elle est donc subordonnée aune méthodesupérieure par laquelle s’établissent les principes dont elle ne fait que tirer les conséquences ; et l’une des formes de cette méthode supérieure est la méthode expérimentale ou inductive, absolument irréductible au syllogisme. — Cependant, même considéré sous sa forme théorique et schématique, le syllogisme, outre l’intérêt spéculatif qu’il est impossible de lui refuser, peut encore être utile, soit comme exercice logique pour apprendre à décomposer et recomposer le raisonnement, soit comme instrument de contrôle pour analyser et mettre à l’épreuve un raisonnement obscur et compliqué, soit comme instrument d’exposition pour présenter un raisonnement sous sa forme la plus brève et la plus précise. — D’autres objections plus graves ont été faites par les modernes contre le syllogisme, mais elles portent en réalité contre la déduction elle-même. Ainsi on lui a reproché d’être une pure tautologie et par conséquent d’être impuissant à rien découvrir : c’est l’accusation de Descaries : « Pour la logique, dit-il dans le Discours de la méthode, ses syllogismes et la plupart de ses autres instructions servent plutôt à expliquer a autrui les choses qu’on sait qu’à les apprendre. » — Stuart Mill prétend que le syllogisme contient une pétition de principe et par conséquent ne peut rien prouver ; et cette critique suppose comme la précédente que toute déduction n’est au tond qu’une suite d’identités. Sans entrer dans l’examen de cette délicate question, rappelons le jugement de Leibniz sur la valeur du syllogisme : « Il faut avouerquela forme scolastique des syllogismes est peu employée dans le monde et qu’elle serait trop longue et embrouillerait si on la voulait employer sérieusement. Et cependant, je tiens que l’invention de la forme des syllogismes est une des plus belles de l’esprit humain, et même des plus considérables. C’est une espèce de mathématique universelle, dont l’importance n’est pas assez connue, et l’on peut dire qu’un art d’infaillibilité y est contenu, pourvu qu’on sache et qu’on puisse s’en bien servir » (Leibniz, Nouveaux Essais, liv. IV, ch. xvn, par. 4.). E. Boirac.

HniL. : Aristote, Organon, Analytiques Premiers. — Port-Royal, Logique, 3" partie. — Ëossuet, Logique. — Leibniz, Nouveaux Essais, liv. IV, ch. xvn. — Kant, Logique. — Stuart Mill, Philosophie de Hamilton, ch. xx àxxiv ; Système de logique, liv. I et II. — Renouvier, Logique, t. II. — Taine, l’Intelligence, liv. IV, — Lachelif. r, De natura syllogismi. — Haut Janet, De ht nature du syllogisme, dans Revue philosopliique. t. XII. — Brochahd, Logique de Stuart Mill, ibid, t. XII. — Liaru, les logiciens anglais contemporains.

SYLPHE. T. Mythologie. — Mot employé par Paracelse pour désigner les esprits élémentaires dont il peuplait l’air. On suppose qu’il l’a emprunté à la langue populaire où se serait perpétué le souvenir des Sulèves ou Salives fréquemment nommés sur les autels votifs galloromains. La poésie s’est emparée du mot et de l’idée, a créé des sylphides, ou sylphes féminins. Obéron (V. ce mot) est le type le plus connu des sylphes. IL Entomologie (V. Blatte).

SYLT (vieux frison, Silendi, terre marine). La plus grande des iles de l’archipel de la Erise septentrionale, dépendant du Slesvig (V. ce mot), à 12 kil. de la côte ; 96 kil. q., 35 kil. de long, sur 1 à 14 kil. de large ; 3.500 hab. ; le centre est un noyau tertiaire frangé d’ecueils à l’E. et à l’O. ; au N. et au S. s’allongent des flèches sablonneuses : celle de List auN., peuplée de Danois ; celle de Hœrnum au S., peuplée de Frisons. Bains de mer.

Bibl. : Jensen, Die nordfriesischen Insein ; Hambourg, 1891.

SYLVA (Carmen) (V. Elisabeth de Roumanie). SYLVAIN (Myth.) (V. Silvamjs).

SYLVAIN (Alexandre van den Bussche, dit le), littérateur belge, né àGanden 1535, mort vers 1585.11 fut en Italie au service du duc de Ferrare, puis vint en France à la cour de Charles IX ; il s’attira, on ne sait pour quelle cause, la disgrâce du roi, fut mis en prison, et n’en sortit qu’à l’avènement de Henri III. II fut attaché également à la personne de ce monarque ; on ne connaît ni la date exacte ni le lieu de sa mort. Il est l’auteur de travaux littéraires en vers et en prose, écrits avec clarté et élégance, et remarquables par le caractère de haute moralité qui s’en dégage. En voici les plus importants : le Premier Livre des procès tragiques contenant LV histoires, ensemble quelque poésie morale (Paris, 1575, in- 16 ; rééd. Anvers, 1580 ; réimpr. sous le titre Epitomes de cent histoires tragiques ; Paris, 1581 et 1588, in-8 ; puis sous le titre Plaidoyers historiques Paris, 1643, in-8 ; trad. en anglais, Londres, 1596) ; Description du dernier jour (Paris, 1575, in-8) ; Dialogue de /’«mour honnête (ibid., 1575, in-16) ; Recueil des dames illustres en vertu (ibid., 1576, in-16 ; Lyon, 1581, in-16) ; (Enigmes françaises avec les expositions d’icelles (Paris, 1582, in-8). H. Helbig a publié à Liège, en 1861, un recueil des Œuvres choisies de Sylvain.

Biul. : H. Helbig, Œuvres choisies d’Alexandre Sylvain de Flandre, poète à la cour de Charles IX et de Henri III, précédée d’une étude, sur l’auteur et accompagnée d’une notice inédite de G. Colletel ; Liège, 1861, in-12. SYLVANÈS. Com. du dép. de l’Aveyron, arr. de Saint-Affrique, cant. de Camarès ; 407 hab.

SYLVESTER (James-Joseph), mathématicien anglais, né à Londres le 3 sept. 1814, mort à Mayfair le 15 mars 18U7. D’abord actuaire, il professa les mathématiques, à partir de 1837, dans divers établissements et universités, en dernier lieu à Oxford. Il était depuis 1839 membre de la Société royale de Londres. Géomètre de premier ordre, il a tout particulièrement contribué, avec Cayley, au développement de la théorie des invariants. On lui doit aussi plusieurs instruments de mathématiques. Ses écrits ne comprennent que des mémoires, au nombre de plusieurs centaines, parus principalement dans le Philosophical Magaxine, dans les Philosophical Transactions et dans le Cambridge et Dublin mathematical Journal.

SYLVESTRE I er ou SILVESTRE (Saint), trente-quatrième pape, élu le 31 janv. 314, mort le 31 déc. 335. Fête : chez les Latins, le 31 déc. ; chez les Grecs, le "2 janv. Né à Home, il était prêtre de l’église de cette ville à l’époque de son élection. — L’histoire de l’Eglise relate des événements de la plus haute importance accomplis sous ce pontificat ; mais elle ne nous a apporté aucun document authentique attestant que Sylvestre y a pris une part active, ni surtout une part proportionnée à l’autorité que les papes prétendirent exercer et exercèrent plus tard. En la première année de son épiscopat, Constantin convoqua à Arles un grand concile, pour statuer sur l’appel des donatistes contre les décisions d’un concile tenu à Rome l’année précédente (313), et qui avait été présidé par le pape Miltiade (V. Arles [Conciles d’J ; Donatisme, t. XIV, p. 901, "2 e col.). Sylvestre fut représenté à ce concile par deux prêtres : Claudianus et Vitus, et par deux diacres : Eugénius et Cyriacius. On ne sait point exactement par qui l’assemblée fut présidée ; il est vraisemblable que ce fut par Marinus, évèque d’Arles ; il est certain que ce ne fut point par Sylvestre, ni par ses représentants. D’une lettre de Constantin adressée à Chrestus, évèque de Syracuse, et reproduite par tusèbe (Hist. eccl.,, 5), il résulte que l’empereur ne songeait nullement à l’office de Sylvestre, pour la direction du concile ni pour le règlement de cette affaire. D’ailleurs, le fait que le concile d’Arles était convoqué pour reviser la sentence rendue par un concile qu’un évèque de Rome avait présidé, semble bien indiquer qu’on n’attribuait alors au Siège de Rome aucune prérogative d’autorité en ces matières. Constantin s’est toujours et très scrupuleusement appliqué à confier à des ecclésiastiques le règlement des affaires ecclésiastiques. Mais il convoquait de sa