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Page:Grande Encyclopédie XXXI.djvu/1393

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ZURICH — ZURLINDEN

Je suzeraineté appartenaient en partie au roi, en partie à l’abbesse de Notre-Dame. Le pays fit partie du duché de Souabe, puis retourna à l’Empire. L’empereur Frédérie I er donna à la ville une charte de ville impériale (1218). Les menées de la maison de Habsbourg-Autriche engagèrent Zurich à s’allier avec les cantons forestiers (V. Suisse), ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre une politique hostile aux confédérés, notamment à l’époque du bourgmestre Brun et de Stussi qui s’allièrent avec la maison d’Autriche contre les Suisses. La bataille de Saint-Jacques sur la Birse (1 144) fut la conséquence de cette politique. Zurich fut l’initiateur de la réforme religieuse en Suisse ; Zwingli était curé dans cette ville. Il y eut en 1794 une révolte, qui fut promptement réprimée, de la campagne contre la ville dont la domination était très dure. Sauf à de rares intervalles de peu de durée, le gouvernement fut aristocratique et oligarchique jusqu’en 1830. A cette époque, Zurich se mit avec Berne à la tète du parti radical suisse. Il y eut en 1839, à cause de la nomination du rationaliste David Strauss comme professeur à l’Université de Zurich, une émeute populaire fomentée par un pasteur, à la suite de laquelle le parti conservateur vint au pouvoir, mais il n’y resta que six ans. Zurich joua avec Berne un rôle prépondérant dans la guerre civile du Sondcrbund et dans la question de la revision fondamentale des institutions politiques de la Suisse, qui aboutit à la constitution fédérale de 1848. D r Gobât.

Bataille de Zurich (V. Masséna).

Traité de Zurich. — Traité conclu le 10 nov. 1839 entre l’Autriche, la France et la Sardaigne sur les bases des préliminaires de Villafranca (11 juil.) ; il préparait l’unité italienne (V. Italie). L’Autriche cédait à la France, qui les rétrocédait à la Sardaigne, ses droits sur la Lombardie, excepté les places de Peschiera etMautoue ; la Sardaigne prenait à sa charge les trois cinquièmes de la dette lombardo-vénitienne et 40 millions de florins de l’emprunt de 1854. Le projet de confédération italienne et les réclamations des princes expulsés de Parme, Modène et Toscane, visées dans les préliminaires, furent passés sous silence.

ZURITA (Geronimo), historien espagnol, né à Saragosse le 4 déc. 1512, mort à Saragosse le 3 nov. 1580. Son père, Miguel Zurita, fut médecin de Ferdinand le Catholique et de Charles-Quint. Tonsuré en 1522, ce qui ne l’empêcha pas de se marier plus tard, Zurita fit des études remarquables à Alcalà de Henares. Après avoir rempli divers emplois, il fut, en 1547, chargé par l’inquisiteur général don Fernando de Valdes de recueillir les bulles, brefs et actes intéressant le Saint-Office, et la façon dont il s’acquitta de sa tâche lui valut, en 1548, le titre de « Contador gênerai de la Inquisicion de la Corona de Aragon ». L’année précédente, les Cortès d’Aragon, réunies à Monzon, avaient décidé la création d’un office de chroniqueur. Zurita en fut investi le 31 mai 1548, et par cédule royale du 4 mai 1549, il fut autorisé à consulter toutes les archives du royaume. Il fit, en 1550, un voyage de recherches en Sicile. En 1553, il travaillait aux Archives de Barcelone, et en 1562 il publiait la première partie de ses Anales del lieyno de Aragon, en 2 tomes. En 1566, il recevait le titre de secrétaire de la chambre du roi, et en 1568 l’inquisiteur général, don Diego de Espinosa, le nommait secrétaire du conseil suprême du Saint-Office. Entre temps, Philippe II, qui venait de fonder le dépôt d’archives de Simancas, chargeait Zurita (14 mars 1567) de recueillir les papiers intéressant l’Etat indûment conservés dans les familles, de classer les archives de Simancas et d’en dresser une sorte d’inventaire. Très bien en cour auprès du roi, Zurita obtint de lui (21 janv. 1571) la charge financière de maestroracional de Saragosse. II se retira alors dans un couvent de sa ville natale où il poussa la rédaction de ses Anales (qui débutent à l’invasion des Arabes) jusqu’à la mort de Ferdinand le Catholique (1516) ; le sixième et dernier volume parut, un an avant la mort de l’historien, en 1579. Zurita a eu ce mérite singulier de rompre avec les vieilles traditions des chroniqueurs sans critique et de ne produire que des faits appuyés sur des documents, d’où la valeur durable de son u’uvre.

Biul. : Dormer, Progresos de la historia en el Reyno de Aragon y elogios de Geronimo Zurita, su primer coronisla. .. ; Saragosse, 1680, in-fol.

ZURLAUBEN. Noble famille suisse, dont les membres, sous le nom de La Tour-Cbâtillon,’ furent faits barons de l’Empire parOthon le Grand, et jouèrent un grand rôle dans les luttes du moyen âge en Suisse. — Pierre (xiv c siècle) futîen lutte contre les Bernois. — Antoine, mort en 1402, fut en lutte avec l’évèque de Sion, qui fut pris et tué par ses vassaux. Plus tard, il fut battu par les Valaisans et dut se réfugier à la cour de Savoie. — Balthazar, son fils, sentant que le nom de La Tour était devenu odieux au peuple, prit le nom de Zurlauben (de Laube, feuille d’arbre) tiré de sa retraite dans les bois. — Osiuald, arrière-petit-fils du précédent, fut au service du pape Jules II, de Sforza, de François I er . Un des vainqueurs de Cappel (1531).

— Antoine (1505-84), au service de la France, combattit à Dreux, Jarnac, Moncontour. Celte branche s’éteint en 1641 AvecOsiuald IL — Béat I er , d’une autre branche, mort en 1596, chef des gardes suisses sous Charles IX et Henri III, puis landammann de Zoug. — Conrad, son fils, militaire et diplomate auprès de Henri IV etde Louis XIII, chevalier de Saint-Michel. Auteur du traité De concordia lidei. — Henri, fils du précédent, mort en 1650, pensionné par Louis XIV pour sa bravoure. — Béat II, son frère, mort à Zoug en 1663, surnommé Père de la Patrie et Colonne de la religion, homme politique remarquable.

— Béat- J arques I er , mort à Zoug en 1696, fut chef des troupes des cantons catholiques et diplomate. — Conrad, son frère, mort à Perpignan en 1682, servit sous Louis XIV en Hollande et en Catalogne, et fut nommé inspecteur général d’infanterie. — Béat-Gaspard, neveu du précédent, mort à Zoug en 1706, officier au service de Savoie, puis landammann. — Béat-Jacques II, mort à Zoug en 1717, renouvela les capitulations avec l’Espagne et la France. — Béat-François- Placide, mort en 1770, futlieutenant général des armées françaises et grand-croix de Saint-Louis. — Béat-Fidèle- Antoine-Jean-Dominique, né à Zoug en 1720, mort eu 1795, fit plusieurs campagnes dans le régiment Zurlauben, devint brigadier, puis lieutenant général. Il a écrit de nombreux ouvrages d’érudition et d’histoire relatifs à la Suisse. Les plus connus sont : rilisloire militaire des Suisses au service de France (Paris, 1751-53, 8 vol.) ; Mémoires et lettres du duc de Rohan(Pms, i758, 3ol.) ;Tableauxde la Suisse (2 e éd. 111., Paris, 1784-88, 12 vol.), etc.

ZURLINDEN (Emile-Auguste-Frauçois-Thomas), général français, né à Colmar le 3 nov. 1837. Il passa par l’Ecole polytechnique (1856) et l’Ecole d’application de Metz (1860), d’où il sortit à la tête de sa promotion. Capitaine en 1866, il fit la campagne de 1870 aux cotés du général de Berkheim, dont il était aide de camp, d’abord au 3 e corps, puis au 6 e . Il prit part à tous les combats des environs de Metz. Prisonnier après la capitulation, Zurlinden fut d’abord interné à Wiesbaden sur parole ; mais il déclara reprendre sa parole et fut enfermé à la forteresse de Glogau, en Silésie. Il s’évada la veille deNoèl et, profitant des fêtes, traversa toute l’Allemagne, atteignit Bâle et entra en France, où le gouvernement de la Défense nationale lui donna le grade de chef d’escadron et le nomma chef d’état-major de l’artillerie du 25 e corps, avec lequel il se battit encore le 28 janv. à Blois. Confirmé dans son grade en sept. 1871, il passa deux années en Algérie et commanda l’artillerie à Mostaganem. Lieutenant-colonel du 13° d’artillerie à Vincennes, il fut nommé colonel du 25 e à Châlons le 13 nov. 1880 et général de brigade le24oct. 1885. Il commanda alors l’artillerie du 10 e corps, puis la brigade d’infanterie de Cher-