Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/114

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sonner comme s’ils n’avaient jamais rien connu de l’anarchie.

Que les bourgeois conservateurs, ou les socialistes autoritaires, parlent de l’anarchie sans en connaître un mot, cela n’a rien qui nous étonne. Ce que ceux-là savent pertinemment, c’est que l’idée anarchiste dérange leur système, qui doit prévaloir avant tout, alors ils combattent à tort et à travers ce qui vient déranger leurs spéculations.

Plus ils prêtent de bêtises à leurs adversaires, plus belle posture ils se donneront devant la galerie. Le principal n’étant pas d’avoir raison, mais de paraître l’avoir.

Mais s’il y a une classe de gens qui devraient échapper à ce travers, ce sont ceux qui, sans accepter complètement nos idées, prétendent les accepter comme beauté d’idéal, avouent pour elle de la sympathie ; sympathie mitigée de réserve, mais, en tout cas, l’ayant côtoyées d’assez près pour qu’ils en connaissent la substance, tout au moins.

Eh, bien, non ; même parmi ceux-là, il s’en trouve qui, la plupart du temps, n’ont rien compris aux mobiles qui dirigent les anarchistes ; et qui, lorsqu’ils discutent anarchie, se trouvent être tout aussi ignorants que ceux qui n’en ont jamais entendu parler.

Et cela, principalement, sur la question des réformes. Car, il faut bien le constater, pour beaucoup, encore, l’anarchie n’est qu’un idéal qui viendra on ne sait quand, dont on aime à rêver, parce qu’il est bon de se détendre les nerfs en se reposant l’esprit dans des rêves de bonheur sans