Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/229

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Et il est à avouer que plus d’un anarchiste dont le raisonnement n’était pas le fort, a pu, plus d’une fois, soit à la tribune, soit dans une des nombreuses feuilles éphémères qui virent le jour, donner créance à cette conception de l’anarchie, par des affirmations plus ou moins fantaisistes que ceux qui avaient intérêt à présenter l’idée sous un jour faux, s’empressaient de donner comme le credo anarchiste.

Les uns, parce qu’ils confondaient l’organisation avec l’autorité; les autres, parce que se réclamant de l’individualisme pur, trouvaient que ce serait aliéner leur liberté d’accepter que l’on pût dire qu’ils étaient organisés, protestaient comme de beaux diables, lorsqu’on parlait de groupements et d’organisation.

Ce qui, du reste, n’empêchait pas les uns ni les autres de se réunir avec d’autres camarades, de travailler en commun — lorsqu’ils ne se disputaient pas — aux actes de propagande qui leur semblait convenir à leur état d’esprit.

— « Ce n’est pas de l’organisation, » disaient-ils à ceux qui leur faisaient remarquer leur contradiction; « c’est de l’entente, libre, » ajoutaient les plus récalcitrants.

Entente, organisation, mots différents désignant une même façon de procéder. Passons. — A force de discuter sur les mots, on finit par tomber dans la métaphysique, et c’est le danger toujours menaçant dans les discussions de théories. Et ce qu’elle sert à embrouiller les questions les plus simples !

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Mais s’il y a un fait certain, c’est celui-ci : étant