Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/250

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sur le coté qui lui plait, mais me paraît assez près de la vérité.

Plus d’une fois, on vit les bureaux des Trades-Unions intervenir contre les ouvriers pour faire respecter les contrats conclus avec les employeurs, les empêchant de profiter de circonstances favorables dans l’industrie, pour obtenir des conditions de travail ou de salaires meilleures, sous prétexte que des engagements antérieurs les liaient encore pour une époque déterminée.


Or, tant que l’on ne fait que discuter le taux des salaires, cela ne met pas en péril l’exploitation. Des gens qui acceptent l’état de choses existant, satisfaits des concessions que vous voulez bien leur faire, il y a tout intérêt à discuter avec eux, à leur laisser croire qu’ils remportent de grandes victoires, lorsque, en définitive, la concession consentie n’entame aucun de vos privilèges.

Et si, en faisant miroiter, aux yeux des travailleurs français, la possibilité d’obtenir à l’amiable, des salaires élevés, des conditions meilleures de travail, on pouvait les détourner de leurs idées inquiétantes d’émancipation totale, ce serait une bonne affaire pour le capitalisme qui se voit harcelé de toutes parts.

Et alors, on nous a sorti, sur des tons dithyrambiques, les bienfaits que le Trade-Unionisme avait apportés aux travailleurs anglais : salaires élevés, diminution des heures de travail, secours pendant les maladies et le chômage, élévation du caractère,