Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/256

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devaient être solidaires. On savait que la grève était provoquée par les patrons qui s’étaient juré de briser la puissance unioniste. Toutes avaient apporté leur appui aux mécaniciens.

Les souscriptions affluèrent de toutes parts. Non pas des 0,25 et des 0,50 comme celles qui figurent dans les listes de souscriptions françaises, mais des souscriptions de vingt-cinq, trente et cinquante mille francs ! dons de bourgeois anonymes qui sympathisaient avec les grévistes.

N’y eut-il pas jusqu’aux professeurs de l’Université qui ne tinssent à leur apporter la manifestation de leur sympathie. Mais, il faut bien le dire, cette sympathie ne leur était acquise que parce qu’ils se montraient calmes, forts de la puissance de leurs caisses; c’étaient des encouragements à rester calmes qui leur venaient de toutes parts.

Calmes ! ils le furent tout le long de la grève. Pendant six mois que dura la lutte, pas la moindre violence ne fut relevée contre eux; c’est avec calme et dignité qu’ils rentrèrent vaincus à l’atelier, leur force de résistance brisée pour longtemps.

Les millions capitalistes avaient vaincu les millions prolétariens, venant prouver, une fois de plus, que, sur le terrain légal, ils sont les maîtres, puisque c’est par eux et pour eux qu’est faite la loi.


En venant au secours des mécaniciens les autres corporations ont montré qu’elles commencent à comprendre que la solidarité doit s’étendre plus