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ET L’ANARCHIE

Quant aux tatouages, nous ne les avions pas pris, jusqu’à présent, pour l’indice d’une esthétique bien élevée, oh ! non ; c’est un restant d’atavisme qui porte certains hommes à rehausser « leur beauté naturelle » au moyen d’enjolivements pratiqués sur la peau, absolument comme pouvaient le faire nos ancêtres de l’âge de pierre. Ce même atavisme amène encore bien des femmes à se faire percer les oreilles pour y suspendre des morceaux de métal ou des cailloux brillants, absolument comme les Botocudos du Brésil, ou certaines peuplades australiennes ou africaines s’incisent les lèvres, les cartilages du nez ou les lobes de l’oreille pour y introduire des rondelles de bois ou de métal, ce qui a pour effet, il leur semble du moins, de les rendre d’une beauté sans égale.

Nous envisagions bien ces procédés comme un peu primitifs, mais nous n’avions vu, en cette pratique, aucun caractère de férocité ; cependant, puisque Lombroso nous apprend ce qu’il en est nous espérons bien que l’on nous débarrassera non-seulement de ceux qui se tatouent, mais aussi de celles qui se font percer les oreilles ou se teignent les cheveux.

M. C. Lombroso a bien aussi essayé de reconnaître un type de criminel politique en s’appuyant sur des données tout aussi fantaisistes, mais le suivre sur ce terrain nous écarterait trop de notre sujet ; nous nous en tenons à la critique du criminalisme proprement dit.