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LA SOCIÉTÉ MOURANTE ET L’ANARCHIE

faîte du luxe et de l’exploitation, ayant perdu toutes les facultés de lutte pour ne conserver que celle de jouir, ont succombé, bien plus sous le poids de leur avachissement que sous les coups des barbares qui, arrivant prendre part à la lutte, dans la plénitude de leurs forces, n’ont pas eu grand’peine à renverser cette civilisation en pleine décomposition.


Comme vous avez pris à tâche de détruire les races, non pas inférieures — nous le démontrerons plus loin — mais seulement retardataires, vous tendez de même à détruire la classe des travailleurs que vous qualifiez, aussi, d’inférieure. Vous cherchez tous les jours à éliminer le travailleur de l’atelier, en le remplaçant par des machines. Votre triomphe serait la fin de l’humanité ; car, perdant peu à peu les facultés que vous avez acquises par le besoin de lutte, vous retourneriez aux formes ancestrales les plus rudimentaires, et l’humanité n’aurait bientôt plus d’autre idéal que celui d’une association de sacs digestifs, commandant à un peuple de machines, servies par les automates, n’ayant plus d’humain que le nom.