Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
LA SOCIÉTÉ MOURANTE

justement pas des cas de Peaux-Rouges, de nègres ou d’autres « sauvages » que l’on était parvenu à instruire, et qui étaient arrivés même à des connaissances assez développées ; mais qui, saisis du mépris de ce qu’on leur avait enseigné, repris de la nostalgie de vie libre d’autrefois, avaient jeté aux buissons leur défroque de civilisés pour revivre de l’existence nomade ! Que l’atavisme soit, parfois, plus puissant que la faculté de perfectibilité, nul ne le nie, mais ces exemples ne prouvent nullement l’imperfectibilité de la race, puisque les individus soumis à l’éducation européenne ont certainement, pendant une période de leur existence, progressé dans la voie tracée par les éducateurs.


Le même M. Hervé, que nous citons encore, car c’est par lui que nous avons entendu le mieux soutenir l’infériorité des races, M. Hervé cite encore ce fait que le sauvage serait plus apte à la compréhension dans son enfance que dans son âge adulte. Mais que prouve cela ? Moins les races sont développées, plus les petits doivent apprendre à se pourvoir jeunes, faire preuve de sagacité aussitôt éclos. Quant aux adultes, si leur développement cérébral s’arrête de bonne heure, cela tient, il est vrai, à un fait physique, à l’oblitération des sutures crâniennes. Au contraire des races blanches, la consolidation s’opère d’abord dans les parties antérieures, de sorte que le développement du cerveau s’arrête justement, dès le