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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

Chaque civilisation à son déclin, a vu surgir une race nouvelle qui, sachant s’assimiler les connaissances de la race qu’elle remplaçait, apportait, en échange, un cerveau neuf, de nouvelles aptitudes, un sang jeune et vigoureux, et cette disparition de civilisations prouverait que les races n’ont qu’une certaine dose d’énergie et d’aptitudes à donner, après quoi elles disparaissent ou restent stationnaires.


Mais à ce qui précède, certains amis nous objectent qu’aujourd’hui il n’y a plus de races, que le monde civilisé se divise en états, reste d’un passé qui est en désaccord avec la réalité, mais constituant un tout indissoluble. La civilisation, de France en Russie, et de l’Amérique en Australie, étant la même civilisation partout. Qu’il n’y a plus de races, mais des classes en présence.

Certes, nous sommes persuadés aussi qu’étant données les facilités de locomotion d’un pays à l’autre, l’énorme extension des relations internationales, les races sont appelées à disparaître en se fusionnant, en se mélangeant par les croisements, c’est pourquoi l’indignation nous étreint en voyant disparaître des peuplades entières avant qu’elles aient pu donner à notre civilisation la note originale qu’elles pouvaient posséder virtuellement. Lorsque nous réfléchissons aux massacres de peuplades inoffensives, aux races disparues, ou en train