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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

achemine, et, lorsque l’on sera arrivé à ne plus avoir peur de certains mots sous lesquels on confond des choses dissemblables, on ne tardera pas à voir s’établir une entente et une organisation vraiment sérieuses et entièrement libertaires entre les différents groupes internationaux, entente et organisation d’autant plus durables, qu’elles découleront de la pratique des faits et non d’une entente factice, faite de concessions.

Quant à savoir s’il y a des actes et des théories desquels on doit se séparer, il est bien évident qu’il y a un genre de propagande — certainement soudoyé — qui s’est glissé parmi nous et que l’exagération de tempérament de certains camarades, de bonne foi, a contribué à propager, contre lequel nous devons nous prémunir de toutes nos forces.

Mais ce n’est pas en criant contre les principes, ce n’est pas en poussant seulement à la révolution que l’on arrivera à se garer des faux frères, des fausses idées, des faux principes. Il n’y a qu’un moyen de séparer les idées anarchistes des idées émises en vue de dévoyer ce mouvement : travailler encore plus à les élucider, écheniller encore davantage notre manière de procéder de tous les restants de préjugés autoritaires, faire que ceux auxquels nous nous adressons nous comprennent et soient à même de discerner si tel acte est anarchiste, tel autre contraire ; cela sera bien plus efficace que de procéder à des exclusions en bloc.