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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

naïvement avoir dépouillés de toute autorité, parce qu’ils en ont changé les noms. Impatients de la lutte, ils ne s’aperçoivent pas que, tout en paraissant isolés, les efforts des combattants n’en convergent pas moins vers le même but, qu’il ne manque, à cette coordination, que d’être raisonnée pour avoir toute la force qu’ils veulent lui donner et que cela ne viendra qu’en diffusant davantage les idées.

Nous voulons, disent ces compagnons, quand un camarade nous promet son concours, pouvoir compter sur lui, et que, sous prétexte de liberté, d’autonomie individuelle, il ne vienne pas à nous manquer de parole le jour de l’action venue.

Nous sommes complètement de l’avis de ces camarades ; mais nous estimons aussi que c’est affaire à la propagande de démontrer aux individus qu’ils ne doivent s’engager que s’ils sont certains de pouvoir tenir ; qu’une fois engagés, il y a question d’honnêteté à remplir ses promesses. Certainement c’est encore ici la question de lutte contre ces idées dissolvantes que nous signalions plus haut, mais encore une fois c’est à notre propagande à démontrer les bons effets d’une entente et d’une confiance complètes entre compagnons. Que pourraient bien faire tous les engagements pris et exigés au préalable ? Quand on inscrirait, en caractères colossaux, dans les programmes préparés d’avance que les individus doivent être liés par les engagements qu’ils prennent, que faire si l’on n’a en mains aucune