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ET L’ANARCHIE

L’anarchie a ses victimes : ses morts, ses emprisonnés, ses bannis, mais elle reste forte et vivante, le nombre de ses propagateurs a grandi sans cesse. Propagateurs conscients de leurs actes, parce qu’ils ont compris toutes les beautés de l’idée, aussi les propagateurs accidentels, qui se sont contentés de jeter leur cri de haine contre l’institution qui les a le plus froissés dans leurs sentiments intimes ou leurs instincts de justice et de vérité.

C’est que par leur ampleur, les idées anarchistes abritent et appellent à elles tous ceux qui ont le sentiment de leur dignité personnelle, la soif du Juste, du Beau et du Vrai.

Est-ce que l’idéal de l’homme ne serait pas d’être débarrassé de toute entrave, de toute contrainte ? Est-ce que les diverses révolutions qu’il a faites ne poursuivaient pas ce but ?

S’il subit encore l’autorité de ses exploiteurs, si l’esprit humain se débat encore sous l’étreinte des vulgarités de la société capitaliste, c’est que les idées reçues, la routine, les préjugés et l’ignorance ont été, jusqu’à présent, plus forts que ses rêves et ses désirs d’émancipation, l’entraînant, après avoir chassé les maîtres existants, à s’en donner de nouveaux, alors qu’il croyait s’affranchir.


Les idées anarchistes sont venues apporter la lumière dans les cerveaux, non seulement des travailleurs, mais aussi des penseurs de toute caté-