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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

qui ont su détourner à leur profit la meilleure part de substances. Si vous êtes sincères, ne perdez pas votre temps à vouloir concilier des intérêts antagonistes, ne cherchez pas à améliorer une situation qui ne peut rien produire de bon : détruisez le parasitisme. Mais comme on ne peut attendre cela de la part d’individus qui ne sont que des parasites eux-mêmes, que ce ne peut être l’œuvre d’une loi, voilà pourquoi il faut détruire le système d’exploitation et non l’améliorer.


En dehors de ces deux réformes, il en est une troisième à laquelle quelques esprits, éclairés pourtant, attachent quelque efficacité, c’est l’augmentation de l’impôt sur l’héritage en ce qui concerne les collatéraux.

Augmentez cet impôt, les mêmes effets que nous avons constatés pour l’impôt progressif, ne tarderont pas à se produire. D’ailleurs, la mesure ne serait guère possible que pour la propriété terrienne, mais rendue parfaitement inutile par le développement que l’on ne manquerait pas de donner aux sociétés anonymes, et au système d’actions au porteur. Les bourgeois en seraient quittes pour renoncer aux domaines familiaux, pour se contenter pour leurs châteaux, hôtels et terres de chasse, d’en être les locataires, pendant que les associations anonymes se monteraient pour organiser la location desdits immeubles, et faire la nique à l’État.