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ET L’ANARCHIE

libre fût rétabli et les choses ramenées à leur point de départ. »

Si M. Ville, moins absorbé par ses calculs de savant, s’était un peu rendu compte du fonctionnement de la Société, il aurait vu qu’actuellement, quoiqu’il y ait un excédent énorme de la production sur la consommation, il y en a qui crèvent absolument de faim ; il aurait vu que les calculs théoriques les meilleurs se trouvent détournés de leur but, dans la pratique sociale actuelle. La nature, aidée de l’intelligence et du travail humain, peut bien arriver à produire, à bas prix, de quoi nourrir l’humanité : le commerce et l’agiotage, le propriétaire et le capitaliste sauront bien arriver à prélever leur dîme, à raréfier les produits pour les vendre très cher, et, au besoin, à en empêcher la production pour hausser encore leurs prix fictifs et les maintenir au taux fixé par leur rapacité et leur besoin de lucre et de parasitisme.


Prenons, par exemple la houille, voilà un produit tout fabriqué ; il n’y a qu’à l’extraire du sol, les gisements en sont tellement abondants qu’ils se trouvent répandus sur toute la surface du globe, et peuvent répondre à un besoin illimité de consommation. Et pourtant, son prix se maintient à un taux relativement élevé, tous ne peuvent se chauffer selon les besoins de la température, son abondance ne l’a pas rendue plus accessible aux travailleurs.

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