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ET L’ANARCHIE

s’assimiler les progrès acquis par leurs concurrents plus heureux.


Aujourd’hui, ce qui fait la misère, c’est l’engorgement des produits qui, encombrant les magasins, occasionnent les chômages et la faim chez ceux qui ne trouvent pas de travail tant que lesdits produits ne sont pas écoulés. — Ce qui démontre bien l’état anormal de la société actuelle.

Dans la société que nous voulons, plus les produits seront abondants, plus facile sera l’harmonie entre les individus puisqu’ils n’auront pas besoin de se mesurer les moyens d’existence ; plus l’on produira vite, plus les perfectionnements de l’outillage mécanique s’accéléreront, plus se réduira la part du travail productif qui incombera aux individus, plus vite il deviendra ce qu’il doit être réellement, une gymnastique nécessaire pour exercer les muscles des individus.

Dans une société normalement constituée, le travail doit perdre le caractère de peine et de souffrance qu’il acquiert, par son intensité, dans nos sociétés d’exploitation. Il ne doit plus être qu’une distraction au milieu de tous les autres travaux que les individus feront pour leurs plaisirs, leurs études, les besoins de leur tempérament, sous peine de se transformer graduellement en de simples sacs digestifs, comme ne tarderait pas à le devenir la bourgeoisie si elle pouvait assurer sa domination ; comme l’est