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ET L’ANARCHIE

maux, ou tout au moins à un plus haut degré, il est arrivé à savoir raisonner sur son origine, à formuler des aspirations sur son avenir, il dépend de lui de conjurer cette fatalité du mal que l’on prétend attachée à son existence. En arrivant à se créer d’autres conditions de vie, il arrivera à se modifier lui-même.


Du reste, sans aller plus loin, la question se résume ainsi : « Bon ou mauvais, chaque individu a-t-il le droit de vivre à sa guise, de se révolter si on l’exploite ou si on veut l’astreindre à des conditions d’existence qui lui répugnent ? Ceux qui sont au pouvoir, et les privilégiés de la fortune, se prétendent les meilleurs, mais il suffirait que les mauvais leur fissent faire la culbute, s’installassent à leur place pour intervertir les rôles, et avoir tout autant de raison que les premiers pour être les bons.

Le système de la Propriété individuelle, en mettant toute la richesse sociale entre les mains de quelques-uns, a permis à ceux-ci de vivre en parasites aux dépens de la masse qu’ils ont asservie, et dont la production ne sert qu’à entretenir leur faste et leur fainéantise ou à défendre leurs intérêts. Cette situation reconnue injuste par ceux qui la subissent ne peut durer. Les travailleurs réclameront la libre jouissance de ce qu’ils produisent et se révolteront si on continue à la leur refuser ; la bour-