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Kupka, sans compter nombre d’autres camarades moins connus.

Sur l’initiative d’Hermann-Paul, ils furent convoqués au journal. Ils n’y vinrent pas tous, mais les absents envoyèrent leur adhésion et promirent leur concours.

Il fut convenu que chacun à tour de rôle, donnerait un dessin par semaine. Je devais les prévenir lorsque viendrait leur tour, afin qu’il n’y eût pas d’oubli malencontreux. Hermann-Paul rêvait mieux. Il devait s’entendre avec le Simplicissimus, de Munich, pour que nous reproduisions quelques-uns de ses dessins : Madame Ménard devait aussi nous donner des dessins, qu’elle ne nous donna pas, du reste, mais elle paya largement son abonnement. L’idée du « Simplicissimus » resta également à l’état de projet.

En somme, cela marcha assez bien. Malgré l’augmentation des frais, la situation n’en fut pas plus difficile. Il y avait même une légère amélioration. Le nombre des acheteurs avait, certainement, augmenté. L’effort avait réussi.

Va te faire f…iche !… arriva une grève des typographes (avril 1906). L’imprimerie où se faisait le journal occupait des femmes. Elle fut mise à l’index. Je m’étais arrangé avec une autre pour le tirage du numéro qui était composé. Mais notre imprimeur éleva des difficultés pour laisser sortir les formes. Furieux du mauvais vouloir dont il faisait preuve, je résolus de le quitter. Or il fallait trouver les 700 francs que je lui devais.

Je priai Delesalle de les demander à un de ses amis, qui se prétendait anarchiste, et pour lequel nous avions édité un volume. Ces 700 francs lui auraient été rendus en moins d’un mois, le nouvel imprimeur nous consentant le crédit des premiers numéros.

Mais l’ami répondit à Delesalle qu’il venait d’acheter trois maisons et ne pouvait pas disposer des 700 francs.

Ce fut Danois qui me les prêta. Il fut remboursé comme ci-dessus dit.

La grève eut un autre résultat, fatal pour nous, C’est que le coût d’impression, avec les nouveaux prix, augmentait nos dépenses de 70 à 80 francs par numéro, réduisant