Page:Grave - Réformes, révolution.djvu/12

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de l’ordre social actuel, se font un drapeau pour mieux nier le second. Et les politiciens qui se déguisent sous l’épithète de socialistes ! se prévalent de plus en plus de la conquête des réformes illusoires nouvellement inscrites à leur programme, pour oublier les revendications qu’ils formulaient alors qu’ils n’étaient pas encore un parti politique et se proclamaient révolutionnaires avant tout.

Et nous autres, anarchistes, — il faut bien le reconnaître, — nous les avons longtemps repoussées en bloc, en haine de ceux qui les présentaient comme un remède social, sans comprendre que quelques-unes d’elles, entraîneraient toujours la masse.

C’est que, lorsque les anarchistes se séparèrent des socialistes, ce fut surtout sur la question du suffrage universel, et par ce que c’était par la voie du parlementarisme que les politiciens prétendaient dfaire appliquer leurs remèdes au malaise social.

Pour justifier leur participation à la comédie parlementaire, ceux qui prétendaient être socialistes — et l’avaient été jusque-là — commencèrent à donner trop d’importance aux réformes. Au lieu de les considérer pour