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INFLUENCE DU TABAC SUR L’ORGANISME EN GÉNÉRAL.

Dans les quelques considérations qui vont suivre, j’ai cru opportun de m’étendre un peu au-delà des limites que je me suis imposées, pour mieux faire ressortir, d’une manière générale, quelle est l’influence du tabac sur l’organisme. Si on l’étudie à la fois chez nos animaux domestiques et chez l’espèce humaine, elle est d’une appréciation variable. Chez nos animaux domestiques, et notamment chez l’espèce bovine, qui le plus souvent la subit, elle est assez difficile à apprécier, car elle ne s’exerce que d’une manière accidentelle et passagère. Ce n’est, en effet, que par un défaut de surveillance et de soins de la part des propriétaires ou des gardiens qu’ils mangent cette plante, les uns parce qu’ils la reçoivent mêlée aux fourrages qui doivent les nourrir, les autres parce qu’ils possèdent pour elle une sorte d’inclination qui les porte à la prendre chaque fois qu’elle se trouve à leur portée. Les effets qu’on observe alors apparaissent assez rapidement, toujours avec la même physionomie et le même caractère. Mais si leur apparition est rapide, bien courte en général est leur durée, car la guérison ou la mort les suivent de près. Il n’en est pas de même de ce qu’on observe chez l’espèce humaine. Depuis l’introduction du tabac en France et même en Europe, depuis que l’usage de cette plante est devenu, on peut le dire, l’un des besoins factices les plus impérieux que l’homme se