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plasmes de farine de graine de lin délayée dans une décoction de tabac calment promptement les douleurs rhumatismales et amènent en moyenne une guérison aussi prompte que la plupart des traitements employés contre cette maladie. L’influence que le travail du tabac opère sur l’organisme va plus loin : on le considère encore comme un préservatif puissant contre les fièvres intermittentes ; il aurait également pour effet de préserver des atteintes de certaines épidémies.

Le fait a pu être constaté bien des fois dans les contrées où s’opère sa fabrication : ou bien ces maladies y ont été moins graves, moins intenses, ou bien le nombre des malades a été proportionnellement moins considérable : c’est ainsi qu’à Morlaix, à une époque où la dyssenterie a régné épidémiquement pendant deux mois, peu d’ouvriers ont été atteints et ceux qu’elle a frappés étaient des hommes d’une constitution usée ou altérée, mais aucun n’a succombé ; c’est ainsi qu’à Lyon, où les affections typhoïdes, maladies constamment graves, sont assez fréquentes, elles sont rares chez les ouvriers de la manufacture ; c’est ainsi enfin que dans la contrée que j’habite, à l’époque où régnait la suette, cette affection, qui fit de si grands ravages, aurait épargné presque complétement les ouvriers du tabac.

Encouragés par des faits si avantageux, certains médecins sont même allés jusqu’à se demander, si ce travail ne préserverait pas de la phthisie, s’il ne pourrait pas en ralentir la marche ou même la guérir. Loin de jeter le blâme sur ceux qui ont cru entrevoir