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position qui ne tarde pas à disparaître sous l’influence d’un traitement convenable. Parfois cependant elle parcourt toutes ses phases, mais arrive un moment les symptômes semblent s’apaiser et disparaître graduellement jusqu’à une guérison complète : dès lors on a tout lieu d’espérer une terminaison favorable ; l’animal reprend peu à peu ses forces, la rumination, suspendue pendant longtemps, reparaît, enfin le malade reprend ses vieilles habitudes et peut être remis à son travail. Dans certaines circonstances la guérison peut n’être pas complète, il reste toujours un trouble plus ou moins marqué dans l’une des différentes fonctions. C’est ainsi que dans un cas observé par M. Dupeyron, l’animal est guéri, mais il est resté comme hébété, souvent ne sachant pas se conduire ; on constata alors que l’empoisonnement avait laissé chez lui un affaiblissement notable de la vue.

LÉSIONS

Lorsqu’on fait l’ouverture d’un animal qui a succombé à la suite d’un empoisonnement par le tabac, quelquefois on remarque à peine une légère rougeur sous l’épithélium de la muqueuse gastrique, mais dans l’intérieur du rumen on trouve toujours les débris des principales nervures de la feuille, cependant celle-ci n’est jamais entière, comme on pourrait le croire en voyant la rapidité avec laquelle l’animal l’a avalée ; d’autrefois au contraire, cette muqueuse est le siége d’une vive inflammation, parsemée de tâches livides.