Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/34

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Si le sommeil encor ne tente pas tes yeux,
Dis-moi quel est ton nom, ton pays, tes aïeux. »

À ces mots, je crus voir une pâleur mortelle
Redoubler de ses traits la pâleur naturelle ;
Puis soudain tout son sang reflua vers son front :
« Ce récit sera court, dit-il d’un ton profond,
Car mon nom seul suffit pour dire mon histoire. »
Et baissant ses longs cils sur sa prunelle noire,
Il se tut, puis enfin reprit en soupirant :
« Je me nomme Ahasver ; je suis le Juif errant ! »