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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/275

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sur la péninsule. Les artistes de tous les pays, peintres, sculpteurs et musiciens, s’y donnaient rendez-vous, et les grands seigneurs, heureux Mécènes, les attachaient, à prix d’or, à leurs personnes. Il y avait donc un courant, une ambiance favorables à toute manifestation d’art, dont la lutherie fut appelée à bénéficier, et ce n’est pas vouloir amoindrir le mérite, disons le mot, le génie des premiers luthiers italiens, que de constater l’élévation intellectuelle du milieu dans lequel ils vivaient.

C’est l’Italie qui eut l’honneur d’être le berceau de la lutherie artistique.
chevalet italien de viole d’amour
(xviiie siècle).
C’est là que l’on construisit les premiers instruments élégants et que l’on réussit à les rendre parfaits sous tous les rapports, et ce sont les beaux modèles que l’on y créa qui furent copiés depuis, avec plus ou moins de bonheur, par les luthiers des autres contrées. Il est donc tout naturel que nous parlions d’abord des luthiers italiens.

Parmi ceux dont les noms sont connus, il faut citer :

Pietro Dardelli (le père), moine franciscain, autrement dit cordelier, du couvent de Mantoue, qui vivait à la fin du xve siècle, et qui passa la plus grande partie de son existence à faire des luths et des violes ornés de marqueterie. Fétis parle d’un luth de ce maître, fait pour la duchesse de Mantoue, qui porte la date de 1497, avec le nom de Padre Dardelli. Cet instrument est orné de marqueterie d’ébène, d’ivoire et d’argent ; de plus, les armes de Mantoue sont dessinées sur la table ; il appartenait, vers 1807, à un artiste peintre de Lyon, nommé Richard.

Brensio Girolamo (Brensius Hyeronimus), de Bologne,