Aller au contenu

Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1695), élève de Gioffredo Cappa, passe pour avoir fait, en 1693, une « viola a gambe » qui aurait appartenu à notre grand violiste Marin Marais.

XVII

On avait cru, jusqu’à ces derniers temps, que le célèbre Gaspard Duiffoprugcar, dont le graveur Pierre Wœiriot nous a laissé un si beau portrait, était né dans le Tyrol italien vers la fin du xve siècle ; qu’il avait voyagé en Allemagne avant de se fixer à Bologne, où François Ier ayant entendu parler de ses talents, lorsqu’il se rendit dans cette ville, en 1515, pour régler les affaires ecclésiastiques de la France et signer le concordat avec Léon X, lui fit des offres si brillantes pour se l’attacher, que Duiffoprugcar accepta de suivre le roi de France à Paris, où il construisit des instruments pour les musiciens de la Chapelle et de la Chambre ; que, le climat de la capitale ne lui convenant pas, il avait demandé et obtenu l’autorisation de se retirer à Lyon.

Cette version, publiée en 1810 par Choron et Fayolle[1], fut acceptée sans contrôle et répétée depuis à satiété comme très authentique ; on ajoutait seulement que Duiffoprugcar avait été ouvrier marqueteur avant de devenir luthier.

Il y avait bien quelque difficulté à faire concorder la date du séjour à Bologne de notre artiste avec celle du portrait, lequel représente un homme dans la force de l’âge, et non un vieillard ; mais on s’en tirait comme on pouvait, disant que Wœiriot avait dû exécuter son œuvre plusieurs années avant que de la publier.

Dans son discours de réception à l’Académie des sciences,

  1. Choron et Fayolle. Dictionnaire historique des musiciens.