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nouveau le sommet de la montagne. Aucuns veulent l’avoir parfaitement vue et observée.


LA JEUNE FILLE SERPENT.

Prætorius, Weltbeschr., I, 661-663. — Seyfried, in Medullâ, p. 477-478. — Kornemann, Mons Veneris, cap. XXXIV, p. 189-192.

En l’an 520, il y avait à Bâle, en Suisse, un nommé Léonhard, connu vulgairement sous le nom de Lienimann, fils d’un tailleur, homme d’une candeur plus que naïve, et, qui de plus, s’exprimait avec peine, parce qu’il bégayait. Cet homme était entré et avait pénétré plus avant que jamais personne ne l’avait pu avant lui, dans la galerie voûtée qui s’étend sous terre jusqu’à Augst en passant par Bâle, et il a su trouver assez de facilité à s’énoncer, pour raconter des faits surprenans, des histoires merveilleuses. Il raconte, et il y a encore des gens qui l’ont entendu de sa bouche, qu’il prit un cierge, l’alluma et entra dans le souterrain ; que d’abord il lui avait fallu passer par une porte de fer, puis d’une voûte sous une autre, et enfin, par de beaux jardins parés d’une agréable verdure. Au milieu s’élevait un magnifique château ou palais, où était une belle fille qui avait un corps humain jusqu’à la ceinture ;