Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/10

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Cette force vitale est telle que, pour l’empêcher de produire son effet, pour maintenir libre, par exemple, un canal artificiel, on est obligé de lutter sans cesse contre elle par l’introduction d’un corps étranger dans la plaie, ou par l’action d’un caustique périodiquement réitérée.

Aussi, faut-il admettre que, lorsqu’une fistule persiste, elle est entretenue par une cause permanente, représentée soit par la nécrose d’une portion de tissu profond, soit par le défaut de contiguïté des parois dû aux mouvements fréquents dont la région est le siège, etc.

Il suit de là que le chirurgien, dans le traitement des pluies, doit s’attacher surtout à diriger convenablement le travail naturel qui tend à s’opérer.

Des circonstances nombreuses peuvent exercer leur influence, non pas sur le mécanisme intime du travail cicatriciel, mais sur ses phénomènes extérieurs, sur sa physionomie ou plutôt sur ce qu’on pourrait appeler sa marche vers le but qui lui est assigné, la guérison. Ces circonstances, dépendantes soit de l’individu, soit des conditions dans lesquelles ce dernier se trouve placé, devraient sans doute, pour plus de méthode, être examinées ici afin de pouvoir les rattacher immédiatement aux modifications qu’elles impriment à la marche générale de la cicatrisation. Mais il nous semble préférable, pour rendre notre exposé plus clair et plus facile, de placer cette étude après celle du mécanisme de la cicatrisation.

Dans quel tissu s’opère le travail cicatriciel ? Pour les partisans de la doctrine de la régénération des chairs, il siégeait naturellement dans tous les points des parties divisées. Lorsque Fabre eut affirmé qu’il n’y avait pas régénération, mais une simple réparation, il fallut trouver l’agent spécial qui en fournissait le moyen. On se contenta