Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 17 —

nuer à partir du troisième ou quatrième jour, et ils ont disparu, sinon complètement, du moins en grande partie, vers le sixième jour. Si, au lieu de diminuer, ces phénomènes venaient à persister et à augmenter, c’est qu’il y aurait quelque chose d’anormal dans la marche de la cicatrisation. Du sixième au huitième jour, la plupart des plaies par instrument tranchant sont réunies pour n’avoir plus besoin d’aucun soutien. On aurait pu déjà enlever les sutures, et on aurait dû même le faire plus tôt, si l’exacerbation inflammatoire s’était produite, parce qu’elles ne font qu’augmenter l’irritation de la plaie. Au bout de ce temps, la guérison par cicatrisation immédiate est produite, et à la place de la solution de continuité, on voit à l’extérieur une cicatrice linéaire, sous forme d’un petit cordon assez résistant, qui finit par se ramollir et se confondre avec la peau ; il peut même complètement disparaître après un certain nombre d’années. Cette disparition a lieu bientôt, au moins en apparence, chez nos animaux domestiques, grâce à la disposition imbriquée des poils dont ils sont tous couverts.

Phénomènes intimes. — Les phénomènes qui constituent le travail de cicatrisation se passent dans le tissu lésé ainsi que dans les vaisseaux et les nerfs qu’il renferme et dont il est impossible de l’isoler, tant au point de vue anatomique qu’au point de vue physiologique. La participation des nerfs trophiques à l’acte de la cicatrisation reste encore dans le domaine des hypothèses ou plutôt des probabilités. Leur mode de terminaison étant inconnu, on ne peut apprécier exactement leur action dans un, travail organique. Ce n’est pas à dire cependant que leur influence soit nulle ; au contraire, elle doit se faire sentir dans l’acte de la cicatrisation comme elle agit dans l’acte de la nutrition.