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liquide, et une couche inférieure consistante, jaunâtre, constituée par les globules. La première couche est le sérum du pus ou plutôt sa substance intercellulaire liquide ; c’est de l’eau contenant de l’albumine en dissolution, de la cholestérine, des matières grasses (savon animal), dont la présence tient en émulsion les globules du pus et rend si difficile la séparation de ces derniers du sérum. Dans quelques cas seulement, on y trouve de la muscine, indiquée par Gueterbock, sous le nom de pyine, comme une substance propre du pus. On y trouve aussi des sels de soude et du phosphate de chaux peu soluble. Les corpuscules du pus sont constitués par de petits globules finement ponctués, peu différents des globules blancs du sang et contenant de trois à cinq noyaux. Leur prédominance rend le pus crémeux, de bonne nature, comme leur rareté le rend séreux.

Vaisseaux du tissu bourgeonnant ; aspect de ce dernier. — L’étude de cette question complétera celle de la nature des bourgeons charnus et de leur mode de formation. Les anses vasculaires qui se trouvent le plus près de la surface traumatique subissent, nous le savons, une pression intérieure assez forte qui les pousse vers cette surface et augmente leurs sinuosités. À mesure que le travail néoplasique s’opère, que le tissu bourgeonnant ou granuleux prend de l’accroissement, ces anses vasculaires s’allongent, se multiplient, se développent, attirées, pour ainsi dire, par les jeunes cellules qui se forment à la surface de la plaie. Mais bientôt, vers le quatrième ou cinquième jour, c’est-à-dire le lendemain ou le sur lendemain de l’apparition des granulations, surviennent de nouveaux vaisseaux, comme dans la cicatrisation immédiate, sous forme de fines communications capillaires latérales.