Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/65

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mousse, leur orchidée, leur épanouissement, leur liane, leur gloire de vaincus.

C’est seulement là-bas, sur les roches formant l’extrême pointe du vaisseau de granit, en surplomb sur le gouffre, que les rafales rageuses et les pluies ont interdit aux grands arbres de monter, ne laissant qu’à des vétivers et à quelques ronces, le soin de masquer le souvenir des hommes.


Prah Vihear. — Colonnade de la deuxième porte monumentale (colonne, hauteur 2 m. 55)
Prah Vihear. — Colonnade de la deuxième porte monumentale (colonne, hauteur 2 m. 55)


XIII

2 août.

Mes sentiments sont graves. Le vent souffle lugubrement. De grands martinets passent avec une rapidité inouïe et leurs vols font des sifflements de fouets furieux. La galerie dans laquelle je campe entoure le sanctuaire d’un rectangle d’une quarantaine de mètres de côté. De petites fenêtres carrées ouvrent sur l’intérieur.

Des cinq édifices formant les entrées successives, des deux édifices extérieurs, des deux colonnades du sanctuaire, — en un mot de tout l’ensemble de