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Page:Groulx - Mes mémoires tome I, 1970.djvu/412

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mes mémoires

instrument de propagande. La plupart de mes collègues sont présents à la causerie, invités des Publicistes. Ils ne sont pas les moins joyeux. Ce soir-là, nous retournons ensemble à nos pensions par les rues désertes de Paris. Augustin Frigon, d’un flegme britannique et d’un patriotisme plutôt discret, exulte plus que les autres. Le Comité est lancé. Il survivra, même après mon retour au Canada, avec une nouvelle équipe. L’Action française de Montréal nous a conservé quelques échos de la propagande de nos cadets, parmi lesquels figure en tête Jean Bruchési.

Le retour — Séjour en Angleterre

Le 4 mars 1922, à propos du printemps de France enfin venu, j’écris à mes parents :

Il y a même déjà huit ou quinze jours que, dans les jardins et les parcs, les oiseaux d’été ont fait leur apparition. Cela fait penser à d’autres grands oiseaux et que le temps d’émigrer vers l’Amérique est arrivé… Je m’embarque le 11 mai à Southampton, en Angleterre, à bord du Melita… Si nous ne sommes pas trop retardés par les brumes en mer ou à Terre-Neuve, je devrais arriver à Montréal, le samedi 20 mai… Je repasserai à Paris [après un voyage en Normandie et en Bretagne] vers la fin d’avril, pour, de là, me rendre en Angleterre, à Londres, où j’ai quelques recherches d’histoire à finir.

Je relis une lettre du 2 mai, encore à mes parents :

Je quitterai… Paris pour Londres le 4 au matin, et demain sera ma dernière journée en France. Cela me fait bien un petit toc au cœur de songer que, dans trois semaines, je verrai les rives