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PASSAGE DE L’HOMME

jamais et qui doivent prier pour les autres. Là-haut aussi l’Enfant venait de naître. Le Père dit : « On entend chanter ! » Et il ouvrit la fenêtre et on tendit l’oreille, mais point de chant, le seul grondement du Fleuve, et un vent fou parfois qui sifflait dans les arbres et vous jetait aux yeux comme des poignées de neige.

On s’en revint, transis, vers la cheminée et Celui des Hauts entonna, d’une voix bien claire, à pleins poumons, comme s’il eût chanté en plein ciel : « Il est né le divin Enfant… » Et l’on chanta encore d’autres cantiques comme : « Ne craignez pas… » et pour finir toutes sortes d’autres chants, qui parlaient de Noël ou non, mais qui étaient tous pleins de joie. Et puis on s’en alla dormir. On entendit des gens sur la grand’route, qui s’en venaient de la messe de minuit et je pensai que, pour la première fois, nous ne marchions pas à côté d’eux.