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MARIE-DIDACE

Une sourde colère montait en Didace d’être seul à attendre, impuissant à faire rien de mieux.

Soudain, Didace saisit la lanterne qu’il avait posée sur le plancher et l’accrocha au mur. Puis, le visage vieilli d’émotion, il se mit à fourrager à tâtons, d’un parc à l’autre, au milieu des bêtes étonnées.

Au moins que les bêtes veillent avec lui ! Du bout du fourchon, il harcela le cochon, le flanc haletant et repu. D’un coup d’épaule méprisant, il tassa contre l’entre-deux la Gaillarde, comme si, à dormir, la jument l’eût trahi. De se voir déjucher, maussades, les poules, la fale basse, aussitôt commencèrent à caqueter, tandis que le coq, ébloui de cette aube précoce, exerçait son clairon.