Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
MARIE-DIDACE

— Honte ! S’il y en a un à avoir honte, c’est vous : à votre âge, vous cacher derrière les arbres pour reluquer les créatures.

— Ah ! mon bout de… !

Ébranlé par la querelle, Didace s’arrêta, chancelant. Amable s’acharnait à le questionner :

— Vous l’avez avantagée de combien ?

La colère de Didace se relâcha. Il était le maître, Sa voix se raffermit :

— J’ai jamais demandé quartier à personne, commença-t-il.

Il tourna la tête vers la commune. Le soleil maintenant tachetait de sang les pièces d’or des baissières.

— J’ai assuré sa vie sur la terre, tant qu’elle portera mon nom, le nom des Beauchemin. C’est rien que juste et raisonnable.

Un défi dans le regard, il ajouta :

— Je voudrais ben voir le premier maudit qui essayerait de me soutenir le contraire.