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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/13

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préface

lect ? et vos pensers favoris vous hantent-ils jusqu'à vous donner parfois l'illusion du réel ?… — Vous êtes donc magicien, et la Rose mystique ira d'elle-même, pour peu que vous le vouliez, fleurir en votre jardin.

Le mysticisme ! toute la poésie est là. — Aspirations follement fraternelles de nos cœurs vers d’imaginaires créatures, ou vers la nature personnifiée et sensibilisée ; — ténues et surprenantes affinités que rien n'explique ; — vague et précieux besoin dont se tourmentent nos esprits, de deviner l'inconnu, de pénétrer l'impénétrable et de peupler le vide ; — charme infini des émotions illusoires, de quoi nous pleurons , les sachant telles ; — attrait impossible à définir de ce que la pensée sublimée, le sentiment égaré, la sensation exacerbée ont de plus ineffable et fugace — ou de plus intense et vibrant ; toutes ces choses ont droit de cité en poésie. — Que dis-Je ? La poésie en est faite.

Le mysticisme ? C'est l'amour de nos cœurs pour les songes de nos cerveaux ; c'est ce qui nous fait haïr du vulgaire ; ce qui fait de nous des proscrits !

M. Joseph Prudhomme na point encore rappelé